Glossaire

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Glossaire

Rechercher par terme du glossaire

Glossaires

Terme Définition
Lande

♦ Écosystème résultant du défrichage des forêts en Europe.
Une lande se caractérise par une végétation peu élevée, de type buissonnant. Le mot « lande » est ancien ; les définitions traditionnelles des sociétés rurales se rapportent généralement au mode d’occupation du sol. La lande est perçue comme une terre inculte, souvent issue de la déforestation, où poussent des plantes sauvages, notamment des ajoncs, des bruyères, des genêts. Parfois ce terme est employé pour les terres à l’abandon, embroussaillées. Ces terres peu fertiles sont vouées au pâturage plutôt que mises en cultures.
Dans ses usages populaires, le terme « lande » désigne également l’espace géographique contenant ces terres incultes. C’est ainsi que, depuis la première édition du dictionnaire de l’Académie française, la définition de « lande » débute systématiquement par la notion d’étendue : « Grande étendue de terre où il ne vient que des bruyères, des genêts, etc. » ou « Étendue de terre inculte et stérile ». Cette vision se retrouve dans la toponymie. Ainsi, il est fréquent, dans l’ouest de la France, de rencontrer des communes et lieux-dits dont le nom comporte les mots lande, désert, lann, brug, béruère, etc.
Aujourd’hui, il est courant, dans un usage vernaculaire, que l’appellation « lande » soit employée pour désigner un paysage distinctif, composé d’une nature perçue comme sauvage, à la végétation basse aux lumières et aux couleurs jaune, violet, ocre, vert et beige changeant selon les saisons.

> Le mot « lande » peut aussi désigner un type de formation végétale. Il est considéré qu’une formation végétale est « tout groupement présentant une physionomie homogène et constante due à la dominance soit d’une ou plusieurs espèces sociales, soit d’espèces ayant un caractère biologique commun » (Grisebach, 1888 in Guinochet, 1973). La définition de la lande ne concerne ici que la part végétale du milieu en tant que groupement considéré comme homogène et défini par l’architecture des individus dominants. Ces formations végétales, définies par leur physionomie, peuvent être déclinées selon leur composition spécifique et leur écologie en associations végétales. La définition retenue s’appuie sur les notions de formation végétale et d’association végétale. En effet, se développant en concordance avec son milieu environnant, la végétation est un indicateur des conditions écologiques, dynamiques, géographiques et historiques. Elle permet également d’individualiser des unités à cartographier directement visibles sur le terrain. Enfin, en structurant l’espace, elle constitue l’un des éléments essentiels du paysage. Les landes présentent toutes la particularité d’être dominées par des espèces à feuilles coriaces, persistantes et dont l’épiderme est épaissi, adaptations généralement liées à la sécheresse. On parle alors d’espèces sclérophylles. Pour les landes, cette particularité est paradoxalement observable aussi bien sur sols secs qu’humides et en climat chaud que froid.
Se développant généralement de manière surfacique (en « taches »), les landes peuvent occuper de très vastes étendues. Cependant, il n’est pas rare d’observer des individus de lande de manière ponctuelle ou linéaire le long des franges forestières, des appointements rocheux ou des bords de route. Les landes sont presque toujours caractérisées dans le monde par la présence d’espèces de l’ordre des Éricales et en Europe par la présence plus particulière des Éricacées (Erica, Calluna, Rhododendron). D’autres groupes spécifiques peuvent être bien représentés dans les landes, notamment pour l’Europe : les Fabacées (Ulex, Cytisus, Adenocarpus, Genista), les Cistacées (Cistus) et les Salicacées (Salix).
Les landes sèches européennes correspondent à des landes fraîches à sèches développées sur sols siliceux sous climats atlantiques à subatlantiques depuis l’étage planitiaire jusqu’à l’étage montagnard. En sont exclues, les landes littorales à Bruyère vagabonde (Erica vagans) et les landes des dunes maritimes intégrées aux « Dunes fixées décalcifiées atlantiques » (Calluno-Ulicetea). Les landes sèches européennes correspondent à des végétations ligneuses basses (inférieures à 2 mètres) principalement constituées de chaméphytes et de nanophanérophytes de la famille des Éricacées et des Fabacées. Bruyères, Callune, Myrtilles, Airelles, Genêts, Ajoncs contribuent pour l’essentiel aux couleurs et aux structures de ces landes. Le feuillage est surtout sempervirent et sclérophylle. Les surfaces foliaires sont des plus réduites, en particulier chez les Éricacées et les Fabacées. Ce sont autant d’adaptations morphologiques et physiologiques aux conditions édaphiques sévères, en particulier en ce qui concerne les aspects trophiques (sols acides maigres) et hydriques (sécheresse au moins une partie de l’année).

> Aux marges de cette définition centrale, les limites structurales, dynamiques et spatiales sont diversement appréhendées et caractérisées. Ces difficultés proviennent pour l’essentiel du caractère généralement secondaire et instable des landes atlantiques et subatlantiques. Cette origine tient à deux groupes principaux de perturbations :

  • Les perturbations agropastorales, qui après une période initiale de déboisement ont permis au cours de l’histoire des civilisations pastorales, la mise en place et le développement de landes « pastorales »
  • Les perturbations sylvicoles ou agro-sylvicoles qui ont fortement contribué à installer de manière plus ou moins cyclique et plus ou moins prolongée des landes au sein des systèmes forestiers acidiphiles.

En fonction du contexte agropastoral ou préforestier prédominant, de la morphologie (hauteur, espèces dominantes), on a classiquement rattaché :

  • Les landes planitiaires à montagnardes aux pelouses acidiphiles
  • Les landes subalpines aux forêts subalpines.

Les arguments floristiques de ces rattachements tiennent à la présence plus ou moins importante :

  • d'un contingent relictuel d’espèces des pelouses acidiphiles ;
  • d’un contingent pionnier d’espèces préforestières, soit herbacées, soit arbustives.

Mis à part le cas des falaises littorales et de quelques situations intérieures particulières (corniches, vires rocheuses), les landes sont secondaires et d’origine habituellement anthropique. Par le passé, elles ont fait l’objet d’exploitations extensives variées (fauche, pâturage) et de quelques utilisations locales (litière, fourrage, balais). L’intensité et la fréquence de ces perturbations anthropiques ont des conséquences importantes à la fois sur la physionomie et la flore des landes.
Pour les landes sèches, les menaces sont de trois ordres : 

  • La fermeture naturelle du milieu par des plantes colonisatrices arbustives ou forestières (Genêt à balai, bouleau, pins, …) au détriment des petites bruyères
  • L’homogénéisation de la végétation au profit d’une espèce
  • La mise en valeur artificielle : boisement, travail du sol, apport de fertilisants.

Pour les landes humides, les menaces sont de quatre ordres :

  • La fermeture naturelle du couvert par des plantes colonisatrices arbustives ou forestières (Bourdaine, saules, bouleaux, pins, …) au détriment des bruyères
  • L’homogénéisation de la végétation au profit d’une espèce (brande, molinie, …)
  • La mise en valeur artificielle : drainage, boisement, travail du sol, apport de fertilisants, création de plan d’eau, …
  • La modification artificielle du régime hydrique et de la qualité des eaux.

♦ Équivalent étranger : Moor.

Landfarming

♦ Technique de dégradation consistant à mettre en place un système pouvant accueillir des terres avec du polluant et créer une activité bactérienne.
♦ Équivalent étranger : Landfarming.

Lapidicole

♦ Espèce vivant parmi les rochers.
♦ Équivalent étranger : Lapidicolous.

Larmier

♦ Glande située au-dessous de l’angle interne de l’œil de certains mammifères, qui secrète un liquide gras et odorant.
♦ Équivalent étranger : Larmier.

Lassitude de l'apocalypse

♦ Terme popularisé par Per Espen Stoknes, psychologue, docteur en sciences économiques et président du Centre pour la croissance verte à la Norwegian Business School.
La lassitude de l’apocalypse se caractérise par une dissonance cognitive entre l’inaction et l'actualité liée au changement climatique à laquelle chaque humain est confronté presque chaque jour. Une sorte de paralysie qui empêcherait d'agir. Pour le psychologue norvégien, « le plus gros obstacle à la lutte contre les perturbations climatiques se trouve entre nos deux oreilles ». Autrement dit, dans la tête.
Équivalent étranger : Apocalypse fatigue.

Latrines

♦ Amas d’excréments qui s’accumule par des dépôts réguliers et qui joue souvent le rôle de marquage visuel et olfactif de territoire.
♦ Équivalent étranger : Latrines.

Lek

♦ Système de parade nuptiale se rencontrant surtout chez diverses familles d'oiseaux et se situant sur des lieux particuliers. De ces parades nuptiales fortement hiérarchisées, il résulte qu'un tout petit nombre de mâles assurent la fécondation de la quasi-totalité des femelles de la population.
Un lek est un territoire bien défini, de surface souvent étendue, sur lequel de nombreux individus voire la totalité d'une population se rassemblent pour la parade nuptiale et l'accouplement.
♦ Équivalent étranger : Lek.

Lentique

♦ Biotope d'eau calme.
♦ Équivalent étranger : Lentic.

Leptospirose

♦ Maladie bactérienne, affectant l'Homme et de nombreuses espèces de mammifères, due à des agents des genres Borrelia, Treponema, Leptospira et Leptonema, qui conduit à des ictères, des néphrites et des hémorragies.
♦ Équivalent étranger : Leptospirosis.

Létal

♦ Qui entraîne (provoque) la mort.
Dose létale = Quantité d'un toxique qui entraîne la mort d'un organisme. La toxicité aiguë d'une substance s'exprime par la dose qui entraîne la mort de 50 % des sujets de la population en un temps déterminé par exemple la DL 50 sur 48 heures.
♦ Équivalent étranger : Lethal.

Lichen

♦ Organisme formé d'un champignon et d'une cyanobactérie ou d'une algue unicellulaire.
♦ Équivalent étranger : Lichen.

Liebig (Loi de)

♦ Selon cette loi des facteurs limitants, le fonctionnement d'un processus écologique est conditionné par le facteur le plus faiblement représenté dans le milieu.
♦ Équivalent étranger : Liebig law.

Ligne physiologique des hautes mers

♦ Désigne la ligne écologique, frontière entre la mer et la terre, contrôlée par la co-action de plusieurs facteurs comme les mouvements de la marée, l'action des vagues et l'insolation. Sur substrat rocheux, cette ligne coïncide avec la limite inférieure du groupement lichénique à Verrucaria maura.
♦ Équivalent étranger : Litus line.

Lignes directrices Akwé : Kon

♦ Lignes directrices facultatives de la Convention sur la diversité biologique (CDB) pour la conduite d'études d'impact culturel, environnemental et social sur des aménagements proposés qui ont ou sont susceptibles d'avoir un impact sur des sites sacrés et sur des terres ou des eaux occupées ou utilisées traditionnellement par des communautés autochtones et locales. Les lignes directrices, qui ont été nommées pour une durée Mohawk signifiant « tout dans la création », fournissent un cadre de collaboration assurant la pleine participation des communautés autochtones et locales dans l'évaluation de l'impact culturel, environnemental et social des aménagements proposés sur les sites sacrés, les terres et les eaux qu'elles occupent traditionnellement. En outre, des conseils sont fournis sur la façon de tenir compte des connaissances traditionnelles, des innovations et des pratiques dans le cadre des processus d'évaluation des impacts et de promouvoir l'utilisation de technologies appropriées. Les lignes directrices suggèrent un processus en dix étapes pour évaluer l'impact du développement proposé :

  • Notification et consultation publiques du projet d'aménagement par le promoteur 
  • Identification des communautés autochtones et locales et des parties prenantes susceptibles d'être affectées par le projet d'aménagement 
  • Mise en place de mécanismes efficaces de participation des communautés autochtones et locales, y compris pour la participation des femmes, des jeunes, des personnes âgées et d'autres groupes vulnérables, au processus d'évaluation d'impact
  • Mise en place d'un processus convenu pour enregistrer les points de vue et les préoccupations des membres de la communauté autochtone ou locale dont les intérêts risquent d'être touchés par un projet de développement
  • Mise en place d'un processus par lequel les communautés locales et autochtones peuvent avoir la possibilité d'accepter ou de s'opposer à un projet d'aménagement qui peut avoir un impact sur leur communauté 
  • Identification et fourniture de suffisamment de ressources humaines, financières, techniques et juridiques pour la participation effective des communautés autochtones et locales dans toutes les phases des procédures d'évaluation d'impact 
  • Mise en place d'une gestion de l'environnement ou d'un plan de surveillance, y compris les plans d'urgence concernant de possibles impacts négatifs d'un aménagement sur les éléments culturels, environnementaux et sociaux
  • Identification des acteurs responsables de la responsabilité, de réparation, d'assurance et d'indemnisation
  • Conclusion, s'il y a lieu, d'accords ou d'actions, à des conditions mutuellement convenues, entre le promoteur du projet de développement et les communautés autochtones et locales, pour la mise en œuvre de mesures visant à prévenir ou à atténuer les effets négatifs de l'aménagement proposé
  • Mise en place d'un processus d'examen et d'appel.

> La Conférence des parties de la CDB a demandé aux gouvernements d'utiliser les lignes directrices et les a encouragés à entreprendre un examen juridique et institutionnel en vue d'explorer les possibilités d'introduction des lignes directrices dans la législation et les politiques nationales. La conférence a également invité les communautés autochtones et locales à prendre note des lignes directrices et de demander leur application dans le cas des aménagements proposés qui ont, ou qui sont susceptibles d'avoir un impact sur des sites sacrés et sur des terres ou des eaux occupées ou utilisées traditionnellement par des communautés autochtones et locales.

♦ Équivalent étranger : Akwé Kon guidelines.

Ligneux

♦ Plante qui renferme du bois dans ses organes.
♦ Équivalent étranger : Woody.