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« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

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Terme Définition
Coaction

♦ Influence que les organismes exercent les uns sur les autres.
♦ Équivalent étranger : Coaction.

Coadaptation

Phénomène par lequel des espèces s'adaptent de façon réciproque l'une à l'autre en réponse aux changements de l'une ou de l'autre.
Équivalent étranger : Coadaptation.
COCOSI

♦ Acronyme pour : "Comité de Coordination de Site".
Le Comité de coordination des sites a pour mandat de coordonner les ressources humaines et matérielles en lien avec des sites de recherche. Il est composé des directeurs scientifiques, des responsables de site et de l'adjoint aux directeurs scientifiques.

Codage de données

♦ Processus consistant à traduire chaque point de référence en préparation d'une analyse.
♦ Équivalent étranger : Data coding scheme.

Code de bonne conduite

♦ Énoncé, généralement écrit, d’engagements individuels destinés à appliquer les meilleures pratiques pour une activité déterminée ou pour la présence et la visite sur un site fragile. Un code de bonne conduite n’a aucune valeur contraignante. Il peut cependant conduire à des mesures coercitives s’il n’a pas été appliqué librement dans une aire protégée, par exemple.
Le code de bonne conduite s’applique aux individus, contrairement à une charte des bonnes pratiques qui concerne une catégorie d’usagers et est signée par un représentant d’une structure au nom de l’ensemble des membres de celle-ci, qui s’engagent donc à la respecter.
♦ Équivalent étranger : Code of conduct.

Coefficient d’aptitude biogène (Cb2)

♦ Appréciation de 0 à 20 de la qualité biogène d’un site d’eau courante quelconque par rapport à une situation optimale correspondant à la meilleure combinaison du couple nature/variété de la macrofaune benthique relevée in situ et analysée suivant un protocole standard. Ce coefficient permet de différencier deux grands axes de perturbations selon deux indices notés sur 10. In mesure plus particulièrement la qualité de l’eau, alors que Iv définit la qualité de l’habitat (une grande variété s’explique par un grand nombre de niches écologiques.

Ce calcul diffère de l’IBGN (voir plus loin)  par le fait qu’on considère ici un nombre plus important de taxons indicateurs. Ces deux indices différents (In et Iv) permettent d’illuster la part respective de la qualité de l’habitat (en relation avec Iv) et de la qualité physico-chimique de l’eau (en relation avec In) dans l’indice Cb2. Cet indice s’écrit donc :

Cb2 (/20) = Iv (/10) = In (/10)

  • Iv = 0,22 N (N = variété taxonomique de l’IBGN). Classe de qualité qui traduit la diversité faunistique observée dans l’échantillon, la variété faunistique étant le nombre de taxons différents inventoriés sur un échantillonnage.
  • In = 1,21 ∑i imax / k. Classe de polluosensiblité du Groupe faunistique Indicateur ou Groupe Indicateur (Groupe de taxons indicateur appartenant à une même classe de polluosensibilité. Ces classes s’échelonnent de 1 à 9 du plus polluorésistant au plus polluosensible) observé sur la station étudiée. Il traduit la qualité de l’eau de la station. Plus la station est soumise à des pollutions, plus l’In est faible.
  • imax est l’indice de sensibilité des taxons indicateurs les plus sensibles présents dans la liste faunistique. k = n / 4 et n est le nombre de taxons indicateurs (affectés d’un indice i de sensibilité) présents dans la liste faunistique avec une densité supérieure ou égale à trois individus.

♦ Équivalent étranger : Biogenic capacity coefficient.

Coefficient d’association de Cole

♦  Ce coefficient permet d'établir le degré d'association entre deux espèces A et B.
La fréquence relative des présences et absences dans 100 relevés de même surface permettent de calculer à partir d'un tableau de contingence la présence ou l'absence de deux espèces A et B dans un ensemble de relevés exprimés en pourcentage de fréquence relative :

  • Lorsque Ca = 1, les espèces A et B sont entièrement associées ;
  • Lorsque Ca = 0, les espèces sont indépendantes ;
  • Lorsque Ca = Ŕ1, les espèces sont antagonistes.

L'application de ce coefficient permet d'évaluer le degré d'association d'espèces prises deux à deux.
♦ Équivalent étranger : Cole associative coefficient.

Coefficient d’efficacité de la pluviosité pour la production

♦ Acronyme : CEP
♦ Défini comme étant la production primaire nette par millimètre d'eau de pluie ; il s'exprime en kilogrammes de matière sèche par hectare, par an et par millimètre d'eau de pluie (kg MS ha/an/mm) ; c'est un bon indicateur du fonctionnement et de la dynamique de la végétation et des écosystèmes.
Les écosystèmes en bon état ont des CEP de l'ordre de 4 à 8 kg MS/ha/an/mm.

CEP = Production (kg MS ha/a) / Précipitations (mm)

♦ Équivalent étranger : Coefficient of rainfall efficiency for production.

Coefficient de Bray-Curtis

♦ Indice de dissimilarité, développé en l’écologie végétale terrestre et emprunté par l’écologie marine, le coefficient de Bray-Curtis n’est pas affecté par les doubles-absences. Cependant, on lui reproche de donner plus de poids aux espèces abondantes qu’aux espèces rares, ce qui peut être modifié en effectuant une simple ou double transformation logarithmique des données d’abondance.

δjk = Σ |Yij − Yik| / ( Σ (Yij + Yik) = 1 - 2W / A = B

avec :

  • δjk  = dissimilarité entre le jème et le kème échantillon pour les s espèces
  • Yij  = valeur pour la ième espèce du jème échantillon • Yik = valeur pour la ième espèce du kème échantillon
  • = somme des abondances de toutes les espèces trouvées dans un échantillon donné
  • = somme des abondances des espèces d’un autre échantillon
  • W  = somme des valeurs d’abondance les plus faibles pour chaque espèce commune aux deux échantillons

> L’indice de dissimilarité de Bray-Curtis varie entre 0 (valeurs identiques pour toutes les espèces) et 1 (aucune espèce en commun). Son complément est l’indice de similarité Sjk :

 Sjk = 1 - δjk


♦ Équivalent étranger : Bray-Curtis index.

Coefficient de concordance Kappa de Cohen

♦ Le coefficient Kappa de Cohen est destiné à mesurer l’accord entre deux variables qualitatives ayant les mêmes modalités. Classiquement, il est utilisé afin de mesurer le degré de concordance entre les stades attribués par deux juges. Il peut également être appliqué afin de mesurer un accord intra-observateur.
Il quantifie l’intensité de l’accord véritable et vise à enlever la portion de hasard. La formule du coefficient de concordance Kappa est la suivante :

                  K = (Cobs - Cal) / (1−Cal)
avec 

  • Cobs = concordance observée
  • Cal = concordance aléatoire

La concordance observée est une proportion qui vaut la somme des effectifs concordants observés divisée par la taille de l’échantillon total. La concordance aléatoire est une proportion qui vaut la somme des effectifs concordants théoriques divisée par la taille de l’échantillon total.
Pour calculer cette concordance aléatoire, il faut d’abord calculer les effectifs que l’on aurait observés dans chacune des deux cases concordantes. Ces effectifs sont calculés de la même façon que dans le calcul d’un test du Chi-2 : le produit des deux marges divisé par la taille totale de l’échantillon.

Le coefficient de concordance Kappa est un nombre sans dimension compris entre -1 et +1.
L’accord est d’autant plus élevé que la valeur de Kappa est proche de +1. Une valeur de Kappa est égale à -1 lorsqu’il n’y a aucune réponse concordante (désaccord parfait). Lorsqu’il y a indépendance des jugements, le coefficient Kappa est égal à zéro (Cobs = Cal).

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            < 0                          Grand désaccord
          0 – 0,20                  Accord très faible
     0,21 – 0,40                 Accord faible
      0,41 – 0,60                Accord moyen
     0,61 – 0,80                 Accord satisfaisant
      0,81 – 1,00                Accord excellent
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♦ Équivalent étranger : Cohen's kappa coefficient.

Coefficient de dispersion

♦ Pour qualifier les habitats urbains, le coefficient de dispersion est le rapport, sur un même territoire, de la somme des surfaces artificialisées de moins de 3 ha sur la somme des surfaces artificialisées de plus de 3 ha. Si le coefficient de dispersion est élevé, alors l’artificialisation sur le territoire est dispersée. Si le coefficient de dispersion est faible, l’artificialisation sur le territoire est davantage agglomérée, c’est-à-dire constituée majoritairement par de grands tissus urbains continus. Un taux de 10% signifie que les surfaces artificialisées continues de plus de 3 ha sont dix fois plus importantes que les surfaces de moins de trois hectares.
♦ Équivalent étranger : Coefficient of dispersion.

Coefficient de Jaccard

♦ Coefficient utilisé en phytosociologie pour établir les similitudes floristiques entre relevés. Il établit le rapport entre le nombre d’espèces communes à deux relevés effectués dans deux stations différentes :

                                  Sxy = Nxy / (Nx + Ny) – Nxy
     où

  • Nx et Ny représentent le nombre d’espèces présentes dans les relevés X et Y
  • Nxy est le nombre d’espèces communes aux deux relevés

♦ Équivalent étranger : Jaccard coefficient.

Coefficient de Nash-Sutcliffe

♦ Coefficient utilisée pour évaluer le pouvoir prédictif des modèles hydrologiques. Il se calcule par la résolution de l’équation :

Coefficient de Nash-Sutcliffe

       •  𝑄o est le débit observé
       •  𝑄m est le débit simulé pour le pas de temps i.
       •  𝑄ot et 𝑄mt sont respectivement les moyennes des débits observés et simulés.

Le coefficient de Nash-Sutcliffe prend des valeurs qui varient entre 1 et moins l’infini. Plus la valeur de Nash-Sutcliffe s’approche de l’unité, meilleure est la simulation.

♦ Équivalent étranger : Nash-Sutcliffe model efficiency coefficient.

Coefficient de présence

♦ Le coefficient de présence (CP) indique la proportion de relevés contenant l’espèce. Son échelle varie de I à V, correspondant à des intervalles déterminés :
     •   (I)       1 - 20 % ;
     •  (II)     21 - 40 % ;
     •  (III)    41 - 60 % ;
     •  (IV)    61 - 80 % ;
     •  (V)     81 - 100 %.
♦ Équivalent étranger : Presence coefficient.

Coefficient morphodynamique, coefficient d’habitabilité

♦ Indice de capacité d’accueil d’une station pour les macro-invertébrés benthiques. Cet indice, qui se présente sous la forme d’une note sur 20, prend en considération, la diversité du milieu (substrat, vitesses) et son attractivité. Il permet d’évaluer la capacité du cours d’eau à héberger une faune diversifiée, indépendamment de la qualité de l’eau et donc d’évaluer la qualité de l’habitat et sa capacité d’accueil vis-à-vis du macrobenthos, en fonction des couples substrat/vitesse inventoriés sur la station d’étude. Cet indice se calcule tel que :

                                     m = √N + √H1 + √H2

  • N représente l’hospitalité globale de la station et N = n x n’
    n = nombre de substrats différents relevés sur la station étudiée
    n = nombre de classes de vitesse différentes
  • H1 = S x V (produit des codes des classes substrat et vitesse du tableau d’échantillonnage normalisé de l’IBGN) représente le couple substrat-vitesse donc l’habitat dominant sur la station
  • H2 = S’ x V’ (produit des codes des classes substrat et vitesse du tableau d’échantillonnage normalisé de l’IBGN) représente le couple substrat-vitesse le plus élevé en valeur dans le tableau d’échantillonnage, et représente donc l’habitat le plus favorable

Une note éloignée de 20 indique une certaine pauvreté d’habitats de la station.
L’utilisation du coefficient morphodynamique permet d’émettre des hypothèses sur l’influence des habitats sur la note de l’IBGN.

♦ Équivalent étranger : Morphodynamic coefficient.