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« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

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Terme Définition
Modèle DPSIR

♦ Modèle Forces motrices, Pressions, États, Impacts, Réponses.
Modèle d’analyse utilisé dans la gestion des problématiques environnementales pour établir des synergies entre les différentes politiques. Il se fonde sur la distinction, d’une part, entre les acteurs et les pressions engendrées par les activités de ces acteurs et, d’autre part, les modifications de l’état de l’environnement et les impacts sur les personnes. Il permet une compréhension intégrée des phénomènes qu’ils soient liés à plusieurs compartiments de l’environnement (eau, air, déchets par exemple) ou à plusieurs secteurs politiques.

> Le modèle DPSIR se compose de cinq étapes reliées par une chaîne de causalité directe. 

  • Forces motrices
    Parfois connues sous les termes de « forces indirectes ou forces sous-jacentes ou forces directrices », elles font référence aux processus fondamentaux de la société ayant un impact direct sur l’environnement. Elles sont responsables d’activités génératrices de nuisances ou consommatrices de ressources. Des forces motrices primaires pour un individu sont le besoin d’abri, de nourriture et d’eau. Les forces motrices secondaires sont le besoin de mobilité, de loisirs et de culture. Pour un secteur industriel, des forces motrices peuvent être un besoin de profit et de produire à moindre coût. Pour une nation, cela peut être d’avoir un taux de chômage le plus bas possible.
  • Pressions
    Parfois connues sous « forces directrices directes », comme dans le cadre Bilan du Millénaire. Les secteurs sociaux et économiques de la société (parfois considérés comme des Forces Directrices) en font partie. Les interventions humaines peuvent volontairement cibler un changement environnemental et peuvent être assujettis à des rétroactions en termes de changements environnementaux. Ceux-ci peuvent être intentionnels ou des « sous-produits », la conséquence d’autres activités humaines (exemple : la pollution). Il en résulte des pressions (pressure) quantitatives et qualitatives sur l’environnement, le milieu de travail et globalement le cadre de vie. On peut citer des activités comme le transport et la production de denrées alimentaires. Ces activités humaines exercent des pressions sur l’environnement, en résultant de processus de production ou de consommation, qui peuvent être divisés en trois catégories principales : une utilisation excessive de ressources environnementales, des changements dans l’utilisation de l’espace et des émissions de produits chimiques, de déchets, de radiations, de bruit, dans l’air, l’eau et le sol
  • État
    En fonction des conditions de diffusion, des caractéristiques physico-chimiques du milieu et des mécanismes éventuels de transformation ou de destruction, ces pressions influencent et modifient la qualité de l’écosystème, la disponibilité en ressources alimentaires, l’un ou plusieurs compartiments environnementaux dont la qualité de l’eau et de l’air et donc l’état du cadre de vie (state). Cette étape comprend également les tendances qui pourraient révéler un changement environnemental induit naturellement ou humainement. Un type de changement, comme les changements climatiques, peut donner lieu à d’autres formes de changement tel que : la perte de biodiversité, un effet secondaire de l’émission de gaz. Des pressions multiples peuvent rendre l’environnement vulnérable, menant ainsi à des changements cumulatifs et dans certains cas, à un changement soudain et dérangeant. 
  • Impacts
    Le changement environnemental peut avoir une influence négative ou positive sur le bien-être humain (comme reflété dans les objectifs et les cibles internationaux) à travers les changements dans les services écologiques et le stress environnemental. Les impacts peuvent être environnementaux, sociaux ou économiques, contribuant à la vulnérabilité des individus. La vulnérabilité au changement varie entre les groupes sociaux, suivant leur localisation géographique, leur statut économique et social, le niveau d’exposition au changement et la capacité à faire face ou s’adapter au changement. La vulnérabilité humaine et la capacité à faire face ou s’adapter dépend de l’accès aux biens et services sociaux et économiques et au degré d’exposition au stress économique et social.
  • Réponses
    Elles consistent en des éléments parmi les forces directrices, les pressions et les impacts qui peuvent être utilisés pour réguler la société en vue de modifier les interactions humains - environnement. L’ensemble des réactions comprend aussi bien la mise en œuvre d’instruments de gestion, l’intervention des pouvoirs publics et la collaboration entre divers niveaux de prise de décision. Un exemple de réponse aux forces motrices peut être un changement de politique des transports, favorisant les transports publics au détriment des transports individuels. Outre les liens de causalité directe entre les étapes, une série de liens bi-directionnels relient l’étape « Réponse » aux autres étapes. Ces liens consistent en la mise en œuvre d’instruments politiques d’une part et en l’évaluation de la performance de ces instruments d’autre part.

Modèle DPSIR

> Les forces directrices, pressions et impacts pouvant être altérés par un décideur à une certaine échelle sont communément appelées facteurs endogènes, tandis que ceux ne le pouvant pas sont considérés comme des facteurs exogènes. Ces forces peuvent être produites à différents niveaux, par exemple : des lois et institutions environnementales au niveau national et les accords et institutions multilatérales au niveau régional et international. Les réponses sont relatives aux problèmes de vulnérabilité sur les humains et sur l’environnement et procurent des opportunités pour améliorer le bien-être humain. L’état du cadre de vie ou de l’environnement est donc une combinaison de conditions chimiques, physiques et biologiques. Ces modifications du cadre de vie ont des conséquences en matière d’exposition des êtres humains et ainsi de l’état de leur santé globale mais aussi sur le ressenti et le bien-être des individus (impact). Les changements d’état peuvent avoir des conséquences environnementales et économiques sur le fonctionnement des écosystèmes et à terme sur la santé humaine et sur les performances économiques et sociales de la société.

Situer les recommandations selon la démarche DPSIR devrait permettre entre autres de comprendre sur quels déterminants elles interviennent mais aussi de les intégrer dans une démarche globale, de développer une concertation concrète des acteurs concernés, de dégager les moyens à mettre en œuvre, et ainsi, de les évaluer de façon continue pour pouvoir au besoin les rectifier.

 ♦ Équivalent étranger : Driving Forces, Pressures, States, Impacts and Responses Model.

Modèle DSR

♦ Modèle Force motrice - État - Réponse
Dans ce modèle pour un développement durable, les composants sont :

  • Force motrice >> Les activités, processus et comportements humains qui influencent le développement durable
  • État >> L’état du développement durable 
  • Réponse >> Options politiques et autres réponses aux changements de développement durable.

Dans le modèle DSR, le terme « pression » a été remplacé par celui de « force motrice » afin de cerner de façon plus efficace l’addition des indicateurs sociaux, économiques et institutionnels. En outre, l’utilisation du terme « force motrice » autorise que l’impact sur le développement durable soit tant positif que négatif, comme c’est souvent le cas pour les indicateurs sociaux, économiques et institutionnels.
Le modèle DSR est en réalité une matrice qui incorpore horizontalement trois types d’indicateurs et verticalement les différentes dimensions du développement durable qui sont sociales, économiques, environnementales et institutionnelles. Les indicateurs de l’état de l’environnement dans le modèle DSR peuvent servir à porter les constatations scientifiques faites sur le terrain et en laboratoire à la connaissance du grand public et des décideurs. Pour être efficaces, dans le sens qu’ils dirigent l’action, les indicateurs devraient avoir pour règle de viser un groupe cible explicite dans le pays ou la région concernée. Une batterie d’indicateurs ne devrait pas seulement fournir l’information concernant le développement dans des zones connaissant un problème environnemental spécifique, mais donner par ailleurs une vue générale de l’état de l’environnement. Idéalement, une batterie d’indicateurs est un moyen conçu pour résumer une grande quantité de données sous une forme plus simple, tout en préservant la signification essentielle de la question que l’on pose aux données. L’information sur l’environnement peut être difficile à évaluer isolément. Dès lors, des points de référence sont nécessaires. Un jeu d’indicateurs devrait de préférence être le même, ou le plus proche possible, des jeux d’indicateurs utilisés dans d’autres pays, ou d’autres régions d’un même pays.

♦ Équivalent étranger : Driving forces, State, Response Model.

Modèle individu centré

♦ Modèle utilisé en écologie qui se fonde sur une représentation explicite de l’ensemble des individus du système, par opposition aux modèles dynamiques. Il utilise le comportement individuel au sein d’un groupe afin de déterminer les réponses individuelles et collectives à une modification de l’environnement comme, par exemple, une altération des conditions alimentaires, une augmentation des dérangements... le modèle cherche à prédire les conséquences sur le comportement d’un individu et de sa population au cours d’un événement, et les conséquences, par exemple, sur la maximisation de sa fitness. Celle-ci peut être une mesure du succès de la reproduction ou un proxy à court terme telle que l’acquisition d’énergie. La règle de décision qui forme la base des prédictions de l’IBM ne doit pas changer même si l’environnement change. Cette base indique que l’IBM peut produire des prédictions robustes et appropriées en dehors de la gamme de conditions environnementales pour lesquelles le modèle a été paramétré. Ainsi, le modèle individu centré est un outil essentiel de décisions pour la gestion et la politique environnementale. Parmi les exemples d’applications on peut citer : 

  • L’analyse des relations entre les limicoles et les pêcheries de coquillages 
  • L’évaluation des impacts de la restauration d’un cours d’eau sur les populations de poissons
  • L’analyse de la dynamique des mangroves 
  • Les interactions entre les humains et les grands carnivores.

> Le modèle centré sur le comportement individuel (appelé MORPH) a nécessité plus de trente années de tests. Le modèle se fonde à l’origine sur une série de sous modèles dérivés du comportement des oiseaux lorsque leurs conditions alimentaires changent. Les hypothèses de base de MORPH sont que les individus au sein d’une population se comportent de telle sorte de maximiser leur fitness (valeur adaptative ou contribution à la génération suivante) qui est en lien avec les possibilités de survie et de reproduction. MORPH a été paramétré pour les limicoles sur différents sites estuariens d’Europe et peut prédire l’impact de changements environnementaux provoqués par des éléments comme la perte d’habitats, les dérangements, l’élévation du niveau des mers sur la survie et la condition corporelle des espèces. MORPH fournit un cadre de base pour décrire les besoins physiologiques des espèces et leur comportement alimentaire, de même que la distribution et l’abondance des ressources nécessaires pour ces espèces. MORPH peut également être utilisé pour d’autres espèces que les limicoles. Pour être applicable à un système, MORPH nécessite de connaître la distribution des ressources et ses variations quantitatives au cours du temps, la quantité qu’un consommateur doit prélever chaque jour pour survivre, la distribution et les changements saisonniers des autres facteurs qui influencent le comportement alimentaire et la survie des oiseaux.
L’interface Wader-MORPH permet aux utilisateurs de lancer des simulations du modèle MORPH sans avoir à gérer la complexité du modèle. En effet, les paramètres du modèle initial MORPH incluent des données très complexes. Elle a été créée pour permettre de transformer les multiples paramètres initiaux en une série de modules simplifiés où des données plus simples d’accès sont demandées (effectifs des espèces de limicoles et de proies, biomasses et types de proies par exemple).

♦ Équivalent étranger : Individual based model.

Modèle numérique de terrain

♦ Acronyme : MNT
♦ Modèle représentant la surface d'un terrain à partir d'un ensemble discret de données numériques (essentiellement des positions en trois dimensions x, y, z), associé à des procédures bien déterminées pour évaluer l'altitude en un point quelconque. À ne pas confondre avec une carte numérique.
♦ Équivalent étranger : Digital field model.

Modélisation

♦ Outil, le plus souvent formulé grâce à des équations et utilisant les statistiques, permettant de confronter la théorie (abstraction) a la réalité. La description mathématique de systèmes écologiques ou socio-écologiques permet d'analyser les propriétés d'un système en fonction de différentes hypothèses. La modélisation aide à comprendre des situations qui ne se sont pas encore produites dans la réalité.
Les modèles jouent un rôle important dans l'analyse de la résilience des systèmes socio-écologiques. Une des raisons est que le concept de résilience est à l'origine formulé mathématiquement sur des systèmes avec des éléments multiples. Les modèles peuvent être utilisés pour analyser le comportement d'un système dans de nouvelles situations fondées sur une connaissance existante et peuvent ainsi fournir des indications sur les coûts et avantages possibles du développement attendu des systèmes. Les modèles aident enfin à décrire les concepts et les théories qui en font des outils de communication.
♦ Équivalent étranger : Modelisation.

Monocotylédone

♦ Plante dont la graine possède un seul cotylédon.
♦ Équivalent étranger : Monocotyledon.

Monoculture

♦ Culture d'une seule espèce ou largement dominante sur une surface donnée (région ou exploitation agricole).
♦ Équivalent étranger : Monoculture.

Monophage

♦ Espèces dont le régime alimentaire se restreint à une seule espèce.
♦ Équivalent étranger : Monophagous.

Monospécifique

♦ Groupe composé d'une seule espèce animale, contrairement à un groupe pluri-spécifique.
♦ Équivalent étranger : Monospecific.

Montaison

♦ Deux sens sont donnés à ce terme, celui de la remontée des poissons comme le Saumon jusque dans la partie haute des fleuves où ils se reproduisent et celui de croissance rapide des tiges portant les organes reproducteurs des végétaux.
♦ Équivalent étranger : Bolting, coming back.

Mor

♦ Humus acide.
♦ Équivalent étranger : Mor.

Morbidité

♦ Relatif à une maladie. Taux de morbidité : proportion de malades dans une population pour une affection donnée.
♦ Équivalent étranger : Morbidity.

Morphologie

♦ Étude de la configuration et de la structure externe d'un organe ou d'un être vivant.
♦ Équivalent étranger : Morphology.

Mortalité

♦ La mortalité potentielle indique combien d’organismes d’une espèce (représentant une population idéale) meurent par unité de temps. Elle est toujours inférieure à la mortalité réelle, car les conditions naturelles de vie permettent rarement d’atteindre la limite d’âge physiologique. La mortalité, comme la natalité, est toujours exprimée par un taux, c'est-à-dire des quantités rapportées à un individu et exprimé en probabilité, en pourcentage ou en pour mille. Ces taux peuvent être exprimés sous forme de taux bruts. Dans ce cas le taux est rapporté au nombre total d’individus de la population sans considération de leur âge ou de leur sexe. Les taux sont dits spécifiques lorsqu’ils sont rapportés à des individus d’un âge déterminé.
♦ Équivalent étranger : Mortality.

Mortalité directe

♦ Mortalité immédiate, sur le site où s'est produit l'événement ultime.
♦ Équivalent étranger : Direct mortality.