Glossaire

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

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Terme Définition
Substance prioritaire

♦ Substance ou groupes de substances toxiques, dont les émissions et les pertes dans l’environnement doivent être réduites. Une première liste de substances ou familles de substances prioritaires a été définie par la décision n° 2455/2001/CE du parlement européen et du conseil du 20 novembre 2001 et a été intégrée dans l’annexe X. Ces substances prioritaires ont été sélectionnées d’après le risque qu’elles présentent pour les écosystèmes aquatiques : toxicité, persistance, bioaccumulation, potentiel cancérigène, présence dans le milieu aquatique, production et usage.
♦ Équivalent étranger : Priority substance.

Substance prioritaire dangereuse

♦ Substance ou groupes de substances prioritaires, toxiques, persistantes et bioaccumulables, dont les rejets et les pertes dans l’environnement doivent être supprimés.
♦ Équivalent étranger : Dangerous priority substance.

Substrat

♦ Sol rocheux sur lequel repose les écosystèmes.
En milieu marin, La notion de substrats durs (ou rocheux) s’oppose à celle de substrats meubles ; si dans le cas d’une falaise ou d’un platier rocheux, cette notion est évidente, elle devient délicate pour la série des fonds grossiers (cailloutis, graviers) conduisant insensiblement aux fonds meubles. La nature de la roche détermine sa résistance à l’érosion, et en conséquence la topographie, par érosion différentielle ; elle détermine aussi sa dureté à l’égard d’une faune perforante ainsi que son degré de fissuration.

> L’inclinaison du substrat va moduler l’éclairement reçu par les algues et influencera donc les peuplements. En zone des marées, les accidents topographiques comme les surplombs et grottes abritent des peuplements particuliers, différents des faces rocheuses avoisinantes. Plus bas, en dehors des premiers mètres sous le zéro, où l’éclairement est encore assez fort pour que les parois verticales portent des Laminaires, une distinction nette apparaît entre les surfaces éclairées porteuses de végétaux, et les surfaces sombres, verticales à surplombantes, revêtues d’une couverture à dominante animale L’inclinaison du substrat agit également par le biais de la sédimentation : des surfaces horizontales plus ou moins ensablées ou envasées portent des peuplements différents de celui des horizontales dépourvues de sédiment.

> Les substrats meubles sont constitués par l’association de divers éléments : des particules sédimentaires d’origine minérale et de dimensions extrêmement variables, de la matière organique particulaire issue de la décomposition des organismes animaux et végétaux, et de l’eau interstitielle. Du matériel d’origine vivante (débris de squelettes ou de tests calcaires ou siliceux, d’origine benthique ou planctonique) peut également former des dépôts organogènes meubles, abondants par exemple dans le domaine profond. La proportion relative de ces divers éléments détermine la structure physique du substrat et le microclimat du sédiment dans lequel vivent les organismes benthiques :

  • Substrat dominant >> Substrat qui représente plus de 5 % ( > 5%) de la surface mouillée totale de la station.
  • Substrat marginal >> Substrat qui représente moins de 5 % de la surface mouillée totale de la station.

♦ Équivalent étranger : Substrat.

Subtempéré

♦ Inféodé à un climat tempéré altéré par des tendances froides, chaudes ou sèches.
♦ Équivalent étranger : Subtemperate.

Subtropical

♦ 1. Régions de la Terre situées au nord et au sud des tropiques. Il y fait très chaud en été et tiède en période hivernale.
   2. inféodé à un climat dont les caractères, voisins de ceux du climat tropical, s'en distinguent par l'apparition de saisons thermiques.
♦ Équivalent étranger : Subtropical.

Succès de la dispersion

♦ Nombre d'immigrants réussissant à s'implanter dans les taches d'habitats d'un paysage, ou en terme de temps de recherche, nombre de déplacements qu'un individu requiert pour trouver un nouvel habitat.
♦ Équivalent étranger : Dispersal success.

Succès du recrutement

♦ Déterminé par le degré du recrutement juvénile et le taux de survie enregistré parmi les populations d'organismes existant au sein d'une communauté.
♦ Équivalent étranger : Recrutment success.

Succès reproducteur

♦ S’exprime généralement en nombre de jeunes à l’émancipation, par couple ou par femelle.
Trois hypothèses ont été proposées pour expliquer l’adaptation des espèces aux facteurs ultimes responsables à la variation de leurs succès reproducteur :

Le principe de l’hypothèse d’optimisation individuelle est que les individus ajustent leur taille de ponte selon leur capacité, de sorte que chaque femelle a sa propre couvée optimale en fonction de la variation d’habitat.
L’hypothèse de compromis « trade –off » dépend des coûts énergétiques utilisés pour la survie et la reproduction. La notion des coûts énergétiques suppose que la reproduction à l’une de ces étapes peut avoir des conséquences néfastes, immédiates ou ultérieures pour un individu. En conséquence un individu doit « décider » l’allocation des ressources entre la fécondité actuelle et future. L’investissement énergétique est une indication précise des perspectives d’avenir et donc les coûts de reproduction conduisent à une relation inverse entre la fécondité prévue actuelle et future dans la saison de reproduction.
La variabilité annuelle des couvées présente une bonne approche pour observer le déclin des populations en fonction de plusieurs facteurs.

♦ Équivalent étranger : Breeding success.

Succession

Processus naturel par lequel un groupe de plantes (communauté) d'une région remplace progressivement un autre, chacune préparant la voie à une autre communauté plus complexe jusqu'à un stade final : la communauté climacique. Au début d'une succession végétale, les plantes sont en général des lichens et des mousses, suivis des herbes, puis des arbustes et enfin des arbres. Le climax est la dernière étape d'une succession végétale. Il s'agit donc d'une forme de colonisation et d'extinction de populations d'espèces qui est non saisonnière, directionnelle et continue. Au cours du déroulement de la succession, on assiste à une diversification des niches, à une augmentation de la richesse spécifique, une augmentation du nombre d'interactions et à une évolution des chaînes trophiques de courtes et linéaires à longues et en réseau. > Elle se caractérise par des changements de propriété qui sont : • Un changement des propriétés de l’écosystème : - Accumulation de biomasse - Cycle des nutriments - Conditions micro-climatiques. • L’évolution en essences au cours de la succession sur la séquence : - Pionnières >> Essences de pleine lumière, frugales, anémochores, à croissance rapide, à faible longévité, colonisant les milieux ouverts et perturbés - Post-pionnières >> De plus grande taille, plus longévives et à croissance plus lente, s’installant en général après les pionnières, restant des essences de lumière dans le jeune âge - Dryades >> Arrivant en fin de cycle, essences d’ombre, de grande longévité et à croissance lente - Nomades >> opportunistes pouvant jouer le rôle de pionnières dans certaines conditions stationnelles : post-pionnières. Une faible perturbation favorise les dryades tandis qu’une forte perturbation favorise les pionnières. > En se fondant sur le critère physionomique, quatre stades de succession des groupements végétaux peuvent être définis à partir d’un milieu de pelouse : • Stade de pelouse ou prairie >> Il correspond à une formation végétale herbacée encore gérée (pâturage, fauche) • Pelouse préforestière >> C’est un stade à l’aspect d’un tapis herbacé dans lequel on observe l’apparition des premiers ligneux, la strate dominante étant la strate herbacée • Fruticée >> C’est une formation végétale constituée par des ligneux bas (arbustes ou arbrisseaux). Le stade dominant est donc la strate arbustive (de hauteur comprise entre 50 centimètres et 7 mètres) • Stade forestier >> Il est défini lorsque la strate arborescente forme un couvert continu et de hauteur supérieure à 7 mètres. Cependant à l’intérieur de ce stade plusieurs étapes sont discernables suivant le degré de maturité de la forêt.
Équivalent étranger : Succession.
Succession allogéne

Implique la création d'un nouvel habitat qui est ouvert pour l'invasion par des plantes vertes par d'autres organismes. Le nouvel habitat ne se dégrade pas mais est de plus en plus occupé. Cette forme de succession est provoquée par des changements dans les forces géo-physicochimiques externes.
Équivalent étranger : Allogenic succession.
Succession autogéne

Elle se produit quand des espèces occupent des aires nouvellement exposées en l'absence d'influences abiotiques. Si une aire exposée n'a pas été au préalable influencée par une communauté, la séquence d'espèces est référencée comme succession primaire. Dans les cas où le substrat devient exposé en raison de la suppression d'espèces, de graines ou de spores, la séquence suivante est appelée succession secondaire.
Équivalent étranger : Autogenic succession.
Succession de dégradations

Ces éléments peuvent se produire sur une période de temps relativement courte et quand une ressource dégradable (par exemple de la matière organique morte) est utilisée avec succès par un nombre d'espèces. Comme la manière continue de se dégrader, les conditions tendent à favoriser un groupe d'espèces sur un autre. Ce processus se termine quand l'ensemble de la ressource a été exploité.
Équivalent étranger : Succession of degradations.
Succession écologique

♦ Ensemble des processus par lesquels un écosystème naturellement ou artificiellement altéré ou détruit entreprend spontanément de se reconstituer pour recouvrer un état qui soit le plus proche possible de l'état initial. La progression vers le climax est un cas particulier qui concerne les écosystèmes présentant un processus évolutif régulier. Différents types de succession peuvent être identifiés.
♦ Voir : Succession allogénique, autogénique, primaire et secondaire, de dégradation.
♦ Équivalent étranger : Ecological succession.

Succession primaire

♦ Processus de colonisation par la végétation d'un substrat nu naturellement ou mis à nu par l'action humaine. Après la phase pionnière, un état d'équilibre caractérise le milieu.
♦ Équivalent étranger : Primary succession.

Succession progressive

♦ Succession linéaire de biocénoses se rapprochant du climax.
♦ Équivalent étranger : Progressive succession.