Glossaire

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Déclaration sur l’intégration de la biodiversité pour le bien être

Rechercher par terme du glossaire

Glossaires

Terme Définition
Déclaration sur l’intégration de la biodiversité pour le bien être

♦ Dite également Déclaration de Cancun, elle a été adoptée lors de la Conférence des parties de la convention sur la diversité biologique en décembre 2016. Elle est reproduite ci-dessous :

« Nous, les ministres de l’Environnement, de l’Agriculture, de la Pêche, des Forêts et du Tourisme des pays parties à la Convention sur la diversité biologique, rappelant que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 nous permet de relever les défis auxquels est confrontée l’humanité de manière transformatrice sur le plan environnemental, économique et social, réunis à Cancún, au Mexique, le 3 décembre 2016, DÉCLARONS :
 1. Qu’il est nécessaire de vivre en harmonie avec la nature, comme condition essentielle du bienêtre, car la vie dépend de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité, ainsi que des services que fournissent les écosystèmes, soulignant que la diversité biologique comprend tous les organismes vivants qui habitent la planète,

 2. Que nous devons agir d’urgence pour affronter la crise environnementale traversée par notre planète et qui menace le bien-être des générations actuelles et futures en conséquence des effets négatifs sur la biodiversité causés par la perte et la dégradation des écosystèmes, la surexploitation et le commerce des espèces, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, la contamination de l’air, des sols, des eaux intérieures et des océans, et de la vulnérabilité due au changement climatique, entre autres facteurs.

 3. Qu’il est impératif que nous oeuvrions, au sein de nos gouvernements, aux niveaux national, infranational et local, à intégrer la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique dans les politiques, plans et programmes sectoriels et intersectoriels en créant un cadre institutionnel, législatif et réglementaire efficace et en adoptant une approche inclusive.

 4. Que l’amélioration de la productivité, en appliquant des critères de durabilité dans les processus de planification et l’utilisation d’innovations techniques, permet d’atténuer les effets nuisibles du climat sur la biodiversité, contribue à assurer la sécurité alimentaire et améliore la nutrition et la santé de la population mondiale croissante.

 5. Que l’adoption d’une approche inclusive et intégrée, fondée sur la participation des gouvernements, de la société civile, des peuples autochtones et des communautés locales, de la jeunesse, du secteur privé, du milieu universitaire, dans une perspective d’égalité entre les sexes et d’inclusion sociale, est une condition essentielle pour assurer la protection de la biodiversité et le bien-être de l’Humanité.

 6. Que nous sommes fermement résolus à promouvoir l’intégration de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité, et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ses objectifs de développement durable et, en particulier, pour la protection et la gestion durable des écosystèmes, la lutte contre la désertification, l’action sur le changement climatique, la bonne santé, l’eau propre et l’assainissement, la sécurité alimentaire, une production et une consommation durables, la croissance économique et un emploi décent, la prévention des risques naturels, la réalisation de villes et d’établissements humains compacts, résilients, durables et inclusifs, ainsi que la paix et la justice, la réduction de la pauvreté sous toutes ses formes, de la malnutrition et de l’inégalité sociale entre les populations et les régions.

 7. Que nous nous engageons à promouvoir systématiquement la réalisation des objectifs de la Convention sur la diversité biologique, du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 et de sa vision pour 2050, ainsi que des objectifs d’Aichi pour la biodiversité et des protocoles de Cartagena et de Nagoya, compte tenu des autres initiatives adoptées dans des enceintes internationales liées au développement durable, au commerce, aux pêches et à la biodiversité. 8. Que l’intégration de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité cherche à promouvoir le changement dans les activités humaines afin d’assurer le respect de la nature, éviter et atténuer les effets négatifs sur la biodiversité et les services écosystémiques qu’elle fournit, conserver les écosystèmes et renforcer la résilience de la biodiversité, et créer des incitations positives dans les activités productives qui garantiront sa conservation et son utilisation durable.

Par conséquent, NOUS NOUS ENGAGEONS À PRENDRE LES MESURES SUIVANTES :

1. Veiller à ce que les politiques, plans et programmes sectoriels et intersectoriels établis par nos gouvernements comportent, de manière structurée et cohérente, des mesures de conservation, d’utilisation durable et de restauration de la diversité biologique.

2. Renforcer le cadre législatif pertinent et son application afin d’intégrer la biodiversité dans la gouvernance politique, économique et sociale pour le bien-être de nos pays.

3. Évaluer et mettre à jour nos stratégies et plans d’action nationaux pour la diversité biologique tout en veillant à ce que les secteurs qui ont un impact sur la biodiversité adoptent des stratégies intégrées pour sa conservation et son utilisation durable.

4. Encourager la gestion et l’aménagement durables du territoire grâce à une planification et des approches qui tiennent compte de la biodiversité et des écosystèmes dans les zones urbaines et rurales.

5. Stimuler et encourager la recherche, l’innovation et l’information scientifique et technologique sur la biodiversité pour la formulation de politiques publiques et la prise de décisions en veillant à ce que la société y ait accès et en vue de leur inclusion dans les programmes éducatifs afin de promouvoir la transparence et des processus de participation de l’ensemble de la société.

6. Renforcer les moyens de mise en oeuvre pour intégrer la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique dans les secteurs de production, y compris le développement des capacités nationales, l’emploi des technologies de l’information, le renforcement des institutions et l’évaluation au moyen d’indicateurs.

7. Encourager la coopération internationale dans le cadre de programmes qui intègrent la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité pour le bien-être dans les politiques gouvernementales et les activités économiques.

8. Promouvoir la mobilisation de ressources nationales et internationales, tant publiques que privées, afin de financer des activités d’intégration et d’utilisation durable de la biodiversité dans les activités économiques pour le bien-être, en encourageant des organisations telles que le Fonds pour l’environnement mondial, les banques de développement et les institutions financières et de coopération à appuyer les mécanismes de mise en oeuvre tels que le paiement des services environnementaux, la comptabilité du capital naturel, l’utilisation d’espèces indigènes et les garanties environnementales et sociales, entre autres.

9. Renforcer la collaboration et l’établissement d’objectifs alignés qui permettront aux organisations du Système des Nations Unies, aux accords multilatéraux sur l’environnement et aux autres organisations et initiatives internationales de travailler conjointement en créant des synergies entre eux afin de contribuer de manière efficace à l’intégration de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité dans les différents secteurs, ainsi qu’à l’échange d’informations, d’expériences et d’enseignements tirés.

10. Favoriser l’intégration des objectifs de la Convention, du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 et des objectifs d’Aichi pour la biodiversité dans les actions des autres conventions liées à la biodiversité, telles que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, entre autres enceintes, initiatives et programmes pertinents. Une telle collaboration peut être réalisée dans le cadre des travaux et de la coopération sur l’agriculture, la pêche et la foresterie au sein de la FAO, du Code de conduite pour une pêche responsable, de l’Arrangement international sur les forêts après 2015, de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, du programme de travail sur les aires protégée de la CBD, du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables et du programme sur le tourisme durable de l’Organisation mondiale du tourisme, entre autres.

11. Encourager la participation active de toutes les parties prenantes concernées, y compris les gouvernements, la société civile, les peuples autochtones et les communautés locales, le secteur privé, la jeunesse et le milieu universitaire, dans une perspective d’égalité entre les sexes et d’inclusion sociale, afin d’assurer l’intégration effective de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité, et du partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, dans les secteurs de production et des services et dans les politiques intersectorielles, en reconnaissant la responsabilité partagée.

12. Assurer le respect des droits de peuples autochtones et des communautés locales, l’utilisation coutumière durable de la biodiversité et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation de leurs connaissances et pratiques traditionnelles, conformément aux lois nationales pertinentes, ainsi que leur contribution à l’intégration de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité pour le bien-être.

13. Consolider le cadre réglementaire des activités du secteur privé qui ont un impact sur la biodiversité afin de créer des incitations à la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique, l’innovation pour améliorer la productivité dans les activités économiques durables, le biocommerce et la croissance verte.

14. Élaborer des programmes communs entre les secteurs en y incorporant les connaissances scientifiques ; promouvoir l’innovation et le transfert des technologies pertinentes ; encourager la production et la consommation durables dans l’ensemble des chaînes de valeur, ainsi que les systèmes de certification, l’accès effectif aux marchés et l’élimination des barrières injustifiées entravant l’accès aux produits durables ; promouvoir la planification et la gestion spatiales intégrées des paysages terrestres et marins ; veiller à ce que le développement urbain, rural et côtier respecte la biodiversité ; renforcer la gestion efficace des aires protégées ; promouvoir la restauration et la résilience des écosystèmes ; favoriser les politiques sociales et éducatives liées à la conservation de la biodiversité.

15. Internaliser les effets des activités de production sur la biodiversité et la prestation de services écosystémiques en soulignant l’importance vitale de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité et des services fournis par les écosystèmes pour le fonctionnement des secteurs, notamment :
  - Agriculture : par la promotion de l’importance de l’agriculture durable pour le développement économique, la protection de l’environnement la sécurité alimentaire, la nutrition et la santé humaines ; par l’utilisation de processus de planification agricole qui permettent de favoriser et de mettre en place des systèmes agricoles durables ; la promotion des connaissances et de l’utilisation durable des écosystèmes agricoles en tant que réservoirs de biodiversité agricole, augmentant la diversification et encourageant l’utilisation intégrée du paysage ; la conservation et l’encouragement de la culture de variétés indigènes ainsi que la préservation de leurs parents sauvages ; la gestion et la conservation des pollinisateurs ; le développement, le transfert et l’utilisation de l’innovation technique ; l’emploi de mesures propres à accroître la diversité biologique agricole, en particulier pour les petits producteurs ; la réduction de la pollution agricole et l’emploi efficace de produits agrochimiques, d’engrais et autres apports agricoles ; l’utilisation sûre et durable des technologies de remplacement disponibles ; l’emploi d’outils et de stratégies innovants qui contribuent à réduire les effets nuisibles de l’agriculture ; la gestion intégrée, efficace et durable des ressources énergétiques, des ressources du sol et des ressources en eau ; la promotion des bonnes pratiques dans la gestion des produits agricoles après la récolte afin de réduire le gaspillage et les pertes de produits alimentaires, entre autres mesures.
  - Pêche : par la promotion de l’importance de la pêche et de l’aquaculture durables pour la sécurité alimentaires actuelle et future en tant qu’activités économiques durables fondées sur une approche écosystémique ; la sauvegarde des moyens de subsistance, du revenu et de l’emploi pour les communautés de pêcheurs ; la prise de mesures de conservation et d’utilisation durable des ressources halieutiques qui contribuent à la récupération des stocks et qui assurent la viabilité à long terme de cette activité primordiale ; la promotion du développement et de l’utilisation des connaissances et de l’innovation technologique pour la surveillance et la gestion des pêcheries, et l’amélioration des méthodes de pêche et d’aquaculture de manière à garantir la viabilité à long terme, la réduction des captures accessoires, des rejets et du gaspillage ; la lutte contre la pêche et le commerce illicites, non réglementés et non déclarés ; la restauration des écosystèmes marins.
  - Forêts : par la promotion de l’importance des écosystèmes forestiers en tant que réservoirs de biodiversité et fournisseurs de biens et de services environnementaux, soulignant leur relation étroite avec le développement et le bien-être humains et leur pertinence dans les stratégies d’atténuation des changements climatiques et d’adaptation à ceux-ci ; une approche de gestion intégrée du paysage dans les programmes d’aménagement forestier ; le développement et l’application de pratiques forestière durables en harmonie avec la conservation de la biodiversité ; la promotion d’incitations à la conservation et à l’utilisation durable des ressources forestières, y compris le paiement des services environnementaux, la production certifiée ; la surveillance des forêts et de la biodiversité ; la mise en oeuvre de mesures destinées à garantir la conservation et la restauration des écosystèmes forestiers.
 - Tourisme : par l’intégration de la biodiversité dans les politiques et les modèles de développement économique et social du tourisme ; le renforcement de la conservation et de l’utilisation durable de la diversité biologique et de l’environnement ; la consolidation du tourisme en tant que source d’emplois de qualité, d’investissement et de développement pour améliorer le niveau de vie de la population, y compris les peuples autochtones et les communautés locales, et enrichir l’expérience et la connaissance de la biodiversité du visiteur. Tout cela, grâce à l’encouragement de pratiques de conception de l’infrastructure, de la production et de la consommation durables, la préservation des paysages, le respect de l’aménagement du territoire, la promotion de la richesse bioculturelle et le développement et l’utilisation de technologies qui transforment le tourisme en outil de conservation de la diversité biologique.

La vie de la planète et notre avenir commun sont en jeu. Il est urgent de prendre des mesures vigoureuses de manière responsable afin d’assurer la survie du capital naturel, de la richesse biologique et des écosystèmes sains qui soutiennent notre développement et notre bien-être. Nous devons donc faire preuve d’encore plus d’ambition et de volonté politique par des engagements volontaires additionnels et novateurs à la hauteur des besoins et des circonstances. »

♦ Équivalent étranger : Mainstreaming biodiversity for well-being.