Glossaire

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

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Terme Définition
Dioxyde de carbone

♦ Gaz d’origine naturelle mais dont l’augmentation est liée à la combustion de combustibles fossiles comme le pétrole et le charbon. Il constitue le gaz à effet de serre (GES) le plus important en matière de quantité, mais son rôle est moindre que celui du méthane, dont pourtant on parle moins. Il se compose de deux molécules d’oxygène et d’une molécule de carbone (CO2) et est normalement présent en très faible quantité dans l’atmosphère (0,038 % soit 38 parts pour 1 million [ppm]). Il est produit lors de la réaction entre l’oxygène et le carbone, notamment par la fermentation et par la respiration des êtres vivants, ainsi que dans la combustion de composés organiques, comme les carburants. Il intervient lors de la photosynthèse qui permet la croissance des plantes.
♦ Équivalent étranger : Carbon dioxide.

Diploïde

♦ Qui a deux jeux de chromosomes.
♦ Équivalent étranger : Diploid.

Diplomatie environnementale

♦ Se comprend comme une diplomatie qui traite uniquement de questions d’environnement. En pratique, la diplomatie environnementale côtoie régulièrement beaucoup d’autres thématiques comme les questions commerciales (commerce des espèces protégées par exemple), de propriété intellectuelle (droit des populations indigènes et locales concernant l’usage des ressources génétiques naturelles), énergétiques (atteinte des objectifs de réduction des gaz à effet de serre, utilisation des biocarburants), de santé (impacts sur la santé de la consommation d’organismes génétiquement modifiés – OGM), et même de sécurité (conséquences du réchauffement climatique sur les migrations transnationales).

> La diplomatie environnementale repose sur trois règles tacites principales qui rythment les décisions gouvernementales.
  •  Premièrement, elle se fonde sur la règle du consensus. Ainsi, la très grande majorité des décisions sont présentées à l’ensemble des diplomates et adoptées, sauf réaction contraire de la part d’un ou plusieurs gouvernements. Le vote est très rarement pratiqué.
  •  Deuxièmement, la diplomatie environnementale s’organise pour chaque accord ou déclaration comme un tout mais combinable, à savoir que chaque négociation est découpée en sous-thématiques mais que l’accord final porte sur la totalité, un paquet global, combinant différents possibles de chaque sous-unité d’après la formule selon laquelle rien n’est convenu tant que tout n’est pas convenu. Les accords suivent habituellement une structure similaire dont les principaux éléments sont une déclaration générale en préambule, suivie par des définitions, la description des mesures, des mécanismes de contrôle et enfin des procédures juridiques d’entrée en vigueur. Pour chacun de ces points, les négociations sont subdivisées en différents groupes de travail souvent eux-mêmes subdivisés en groupes de contact, concernant des questions qui deviennent souvent très techniques et très variées : économiques mais aussi juridiques ou éthiques, etc.
  •  Troisièmement, les négociations multilatérales d’environnement correspondent très bien, à la théorie des jeux où celui qui montre la plus grande détermination et le plus grand sang-froid a le plus de chances de l’emporter.
Équivalent étranger : Environmental diplomacy.

Directive Habitats, faune, flore

La Directive Européenne "Habitats, Faune, Flore", plus communément appelée Directive Habitats, s'applique aux pays de l'Union Européenne depuis le 5 juin 1994. Elle a pour objet d'assurer le maintien de la diversité biologique par la conservation des habitats naturels, ainsi que de la faune et de la flore sauvages. La Directive Habitats prévoit la mise sur pied d'un réseau de zones protégées baptisé Réseau Natura 2000.
> Cette directive européenne du 21 mai 1992 concerne la conservation des habitats naturels de la faune et de la flore sauvage et complète ainsi la directive Oiseaux. Les exigences de la Convention de Berne (1979) ont servi de ligne de base pour la Directive « Habitat Faune Flore ». En effet, elle reprend les grandes lignes de cette convention, les renforce et les amplifie sur le territoire des États membres de la Communauté Européenne. Elle donne pour objectif aux États membres la constitution d’un « réseau écologique européen cohérent de zones spéciales de conservation (ZSC), dénommé « Natura 2000 » (Art.3). Les ZSC ne constituent pas des réserves intégrales d’où sont exclues toute activité économique mais bien plus souvent des zones au sein desquelles il importe de garantir le maintien de processus biologiques ou des éléments nécessaires à la conservation des types d’habitats ou des espèces pour lesquelles elles ont été désignées.

> La directive est composée de 6 annexes :

  • L’Annexe I liste les types d’habitats naturels d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones de protection spéciale (ZPS).
  • L’Annexe II regroupe des espèces animales et végétales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation (ZSC)
  • L’Annexe III donne les critères de sélection de sélection des sites susceptibles d’être identifiés comme d’importance communautaire et désignés comme ZSC.
  • L’Annexe IV liste les espèces animales et végétales d’intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte : elle concerne les espèces devant être strictement protégées. Cette liste a été élaborée sur la base de l’annexe 2 de la Convention de Berne. Certains groupes taxonomiques sont plus strictement protégés par la Directive HFF que par la Convention tels que les chauves-souris et les cétacés.
  • L’Annexe V concerne les espèces animales et végétales d’intérêt communautaire dont le prélèvement dans la nature et l’exploitation sont susceptibles de faire l’objet de mesures de gestion.
  • Pour finir, l’Annexe VI énumère les méthodes et moyens de capture et de mise à mort et modes de transport interdits.

> Cette directive fait donc la distinction entre les espèces qui nécessitent une attention particulière quant à leur habitat, celles qui doivent être strictement protégées et celles dont le prélèvement et l’exploitation sont susceptibles de faire l’objet de réglementation. Cette dernière catégorie regroupe les espèces qui font l’objet d’une utilisation commerciale, artisanale, ou traditionnelle et dont le statut, sans être franchement défavorable, inspire quelques inquiétudes, soit pour des populations particulières, soit dans des zones géographiques bien limitées.

Équivalent étranger : Habitat directive.

Directive oiseaux

La Directive 2009/147/CE (appelée plus généralement Directive Oiseaux) du 30 novembre 2009 est une mesure prise par l'Union européenne afin de promouvoir la protection et la gestion des populations d'espèces d'oiseaux sauvages du territoire européen. Elle remplace la première Directive Oiseaux 79/409/CEE du 2 avril 1979 qui avait le même objet, intègre ses modifications successives et la codifie. Elle a pour objet la conservation de toutes les espèces d’oiseaux sauvages et définit les règles encadrant leur protection, leur gestion et leur régulation. Elle s’applique aux oiseaux ainsi qu’à leurs oeufs, à leurs nids et à leurs habitats. Les pays de l’UE doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir ou restaurer les populations des espèces menacées à un niveau qui corresponde notamment aux exigences écologiques, scientifiques et culturelles, compte tenu des besoins économiques et récréationnels.

Les mesures nécessaires doivent être prises pour conserver, maintenir ou rétablir une diversité et une superficie suffisantes d’habitats pour toutes les espèces d’oiseaux. Ces mesures comportent notamment :

Certaines espèces, précisées à l’Annexe I, font l’objet de mesures spéciales concernant leur habitat, afin d’assurer leur survie. Il s’agit notamment des espèces :

  • menacées de disparition,
  • vulnérables à certaines modifications de leurs habitats,
  • dont les populations sont faibles ou dont la répartition locale est restreinte,
  • nécessitant une attention particulière en raison de la spécificité de leur habitat.

Les pays de l’UE doivent instaurer des zones de protection spéciale (ZPS) pour les espèces menacées et les oiseaux migrateurs, présentant des conditions propices à leur survie et situées dans leur aire naturelle de distribution (c'est-à-dire là où ils vivent naturellement). Une attention particulière doit être portée aux zones humides. Les ZPS font partie du réseau Natura 2000 des sites écologiques protégés.

La directive introduit également un régime général de protection de toutes les espèces d’oiseaux sauvages dans l’UE. Elle interdit en particulier :

  • de tuer ou de capturer intentionnellement des oiseaux sauvages qui ne sont pas chassables ou en dehors des périodes et des lieux où la chasse est autorisée,
  • d’endommager leurs nids,
  • de ramasser leurs oeufs et de les détenir,
  • de les perturber de façon à menacer leur conservation,
  • de détenir les oiseaux morts ou vivants dont la chasse n’est pas permise.

Les pays de l’UE doivent promouvoir la recherche en matière de gestion, de protection et d’utilisation raisonnée (c'est-à-dire s'assurer que la chasse est limitée de façon à maintenir la population des espèces à un niveau satisfaisant) des oiseaux sauvages en Europe.
Certaines espèces, dans la mesure où leurs populations le permettent, peuvent faire l’objet d’actes de chasse, à condition que :

  • le nombre d’oiseaux chassés soit compatible avec le maintien de la population à un niveau satisfaisant,
  • les espèces ne soient pas chassées pendant leur période de reproduction ou de dépendance,
  • les espèces migratrices ne soient pas chassées lors de leur retour vers leur lieu de reproduction,
  • les méthodes de mise à mort massive ou non sélective soient interdites.

> Les 74 espèces classées en annexe I bénéficient de mesures de protection spéciale de leur habitat qui seront donc classés en Zone de Protection Spéciale (ZPS). Il s’agit des espèces menacées de disparition, des espèces vulnérables à certaines modifications de leur habitat, des espèces considérées comme rares (population faible ou répartition locale restreinte), et des espèces nécessitant une attention particulière à cause de la spécificité de leur habitat, ainsi que les espèces migratrices dont la venue est régulière. Les habitats concernés par le classement en ZPS sont surtout les zones humides et en particulier les zones humides d'importance internationale (Convention de Ramsar). La liste des Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) sert de base pour désigner les ZPS.

  • L’Annexe II regroupe les espèces d’Oiseaux pour lesquelles la chasse n’est pas interdite à condition que cela ne porte pas atteinte à la conservation des espèces. Elle est divisée en deux parties : les 24 espèces de la première partie peuvent être chassées dans la zone d’application de la directive oiseaux tandis que les 48 espèces de la deuxième partie ne peuvent être chassées que sur le territoire des Etats membres pour lesquels elles sont mentionnées
  • L’Annexe III énumère les 26 espèces d’Oiseaux pour lesquelles la vente, le transport, la détention pour la vente et la mise en vente sont interdits (1ère partie) ou peuvent être autorisés (2ème partie) à condition que les oiseaux aient été licitement tués ou capturés. La troisième partie de l’annexe III regroupe les 9 espèces pour lesquelles des études doivent déterminer le statut biologique et les conséquences de leur commercialisation.
  • L’Annexe IV porte sur les méthodes interdites de chasse, de capture et de mise à mort. Toutefois des dérogations peuvent être faites dans l’intérêt de la santé et sécurité publiques, de la sécurité aérienne, pour prévenir les dommages importants aux cultures, aux bétails, aux forêts, aux pêcheries et aux eaux, pour la protection de la faune et de la flore, à des fins de recherche et d’enseignement, de repeuplement, de réintroduction et pour l’élevage se rapportant à ces actions. Ces dérogations sont strictement contrôlées par la Commission européenne.
  • Une attention particulière est accordée aux recherches et aux travaux portant sur les sujets énumérés à l'Annexe V.

Équivalent étranger : Bird directive.

Discontinuité naturelle

Barrière naturelle empêchant ou freinant les échanges entre deux milieux.
Équivalent étranger : Natural discontinuity.

Discrète

♦ Se dit d’une espèce végétale représentée par un petit nombre d’individus, peu visibles sur le terrain s’ils sont de petite taille ou de couleur terne et dont le rôle n’est pas essentiel dans le fonctionnement et la dynamique du milieu dans lequel elle vit.
♦ Équivalent étranger : Discrete.

Disjonction géographique

♦ Processus par lequel une espèce ou un taxon présente une aire de répartition séparée en deux ou plusieurs entités pouvant être éloignées les unes des autres.
♦ Équivalent étranger : Geographical disconnection.

Disparition

♦ Absence définitive d’une espèce sur une longue période, dans une localité où elle était connue auparavant.
♦ Équivalent étranger : Extinction.

Disparition imminente

♦ Probabilité à 20 % ou plus de disparition d'une espèce d'un pays ou de la planète au cours des 20 prochaines années ou des cinq prochaines générations (jusqu'à un maximum de 100 ans), la plus longue de ces périodes étant retenue.
♦ Équivalent étranger : Imminent extinction.

Disparue

♦ Espèce sauvage qui n'existe plus.
♦ Équivalent étranger : Extinct.

Dispersant

♦ Produit liquide utilisé pour mettre le pétrole en suspension dans la masse d’eau et aider à sa dissémination, afin d’en accélérer la dégradation par le milieu naturel : en mer ou en eau douce.
♦ Équivalent étranger : Dispersant.

Dispersion

♦ Modalités selon lesquelles les individus d'une même population occupent l'espace ou processus de déplacement d'un individu au cours de son cycle de vie. Cela peut être d'un type d'habitat à l'autre pour les espèces multi-habitats, d'une zone à l'autre de même nature pour les espèces spécialistes. Ce processus peut être actif comme c'est le cas pour la plupart des animaux ou passif lorsque l'individu est transporté d'une façon passive (par le vent, par l'eau, etc.) comme pour la majorité des plantes. Généralement les animaux, notamment les jeunes se dispersent sans but précis, contrairement à la migration.
Le degré de dispersion des observations est la déviation moyenne par rapport à des valeurs centrales (par exemple, moyenne et écart-type).
♦ Équivalent étranger : Dispersal.

Dispersion de reproduction

♦ Mesure la distance entre les nids d’un individu d’une saison à l’autre.
♦ Équivalent étranger : Breeding dispersal.

Dispersion natale

♦ Mouvement d'un individu de son lieu de naissance à la zone où il passera le temps nécessaire avant d'acquérir la capacité à se reproduire.
♦ Équivalent étranger : Natal dispersal.