Économie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Charte de Lomé

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Glossaires

Terme Définition
Charte de Lomé

♦ Sur 54 pays que compte l'Afrique, 38 sont des États côtiers. Quatre-vingt dix pour cent des importations et exportations transitent par la mer et un nombre important des corridors commerciaux maritimes les plus stratégiques se trouve dans l'espace maritime africain.

> Adoptée le 15 octobre 2016 par la Session extraordinaire de la Conférence de l’Union africaine, la Charte de Lomé est le résultat des préoccupations des États africains quant aux risques croissants pour le développement durable associés aux menaces et aux vulnérabilités auxquelles se trouve confronté le domaine maritime. De ce fait, elle couvre la prévention et la répression de la criminalité transnationale en mer notamment le terrorisme, la piraterie, les vols à main armée à l’encontre des navires, le trafic de drogues, le trafic de migrants, la traite des personnes et les trafics illicites de tous genres, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN) et la prévention de la pollution en mer, ainsi que d’autres actes illicites en mer, dans la juridiction d’un État Partie. Mais elle couvre aussi toutes les mesures visant à prévenir ou à réduire au maximum les accidents en mer provoqués par des navires ou leurs équipages ou visant à faciliter la sécurité de la navigation ; et toutes les mesures nécessaires pour l’exploitation durable des ressources marines et pour optimiser les opportunités de développement des secteurs productifs liés à la mer.

> Dans le Préambule de la Charte le concept de « Economie bleue / maritime » désigne « le développement économique durable axé sur les mers et qui utilise des techniques telles que l’aménagement du territoire pour intégrer l’utilisation des mers et des océans, des côtes, des lacs, des cours d’eau et des nappes souterraines à des fins économiques, y compris, mais sans s’y limiter, la pêche, l’extraction minière, la production d’énergie, l’aquaculture et les  transports maritimes, avec la protection de la mer en vue d’améliorer le bien-être social ». Le Chapitre 4 demande ainsi aux États Parties de développer des politiques nationales  appropriées concernant le développement de l’économie bleue/maritime. Il s’agit d’accorder à l’économie bleue une place dans la promotion d’un développement intégral et harmonieux, que ce soit dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture, du tourisme côtier et marin, du commerce et de la compétitivité de l’industrie maritime ou encore du développement des infrastructures et des équipements portant sur les activités maritimes, avec une attention spéciale à la prévention de l’exploitation illégale et du vol des ressources marines et à la protection du milieu marin.

> La Charte de Lomé reprend l’esprit de la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 (Stratégie AIM-2050), dont la vision est de « favoriser la création d’une plus grande richesse des océans et des mers d’Afrique en développant une économie bleue florissante, durable, sécurisée et respectueuse de l’environnement ». Toutefois, les actions qui sont demandées aux États Parties semblent être seulement un préalable à la réalisation des objectifs indiqués dans la Stratégie. Il suffit de souligner que cette Stratégie appuie le développement de l’économie bleue sur la création de la « Zone exclusive maritime commune de l’Afrique » (CEMZA) que la Charte de Lomé ne cite pas. Or, la CEMZA sera fondamentale en ce qui concerne la gestion des ressources halieutiques, parce qu’elle débouchera sur la création d’une « politique commune de la pêche africaine » et, pour ce qui concerne la protection du milieu marin, parce qu’elle conduira à englober dans le cadre normatif de la future politique maritime africaine les principes et les politiques indiqués dans les instruments juridiques adoptés jusqu’ici par les Étatsafricains.

> Les États africains ont mis en place une coopération depuis longtemps, à partir de la Déclaration de Maputo sur la gestion intégrée et durable des zones côtières de 1998, de la Déclaration du Cap pour le développement et la protection du milieu marin et côtier en Afrique subsaharienne de 1998 et renforçant ainsi les deux conventions sub-sahariennes d’Abidjan (Convention for Cooperation in the Protection, Management and Development of the Marine and Coastal Environment of the Atlantic Coast of the West, Central and Southern Africa Region de 1981) et de Nairobi (Convention for the Protection, Management and Development of the Marine and Coastal Environment of the Eastern African Region de 1985 et Amended Nairobi Convention for the Protection, Management and Development of the Marine and Coastal Environment of the Western Indian Ocean de 2010, qui n’est pas en vigueur) avec des mécanismes conjoints de mise en oeuvre par le biais d'une Commission sur le développement durable au niveau continental. Cela a mené directement à la formation de programmes panafricains pour les régions marines et côtières, telles que le Système d'Observation Océanique Global en Afrique (GOOS) et le Réseau Océanique de Données et d'Information pour l’Afrique (ODINAFRICA). Cela a également mené à des initiatives de la Commission de l'UA, du Nouveau Partenariat pour le développement africain à travers son Plan d'Action de Développement de l'environnement marin et côtier, et des communautés économiques régionales africaines.

> La charte propose de coordonner les actions entre les pays du continent pour lutter contre la piraterie et les trafics de drogue, d'armes et d'êtres humains sur les côtes africaines. Elle établit les fondements des principales obligations des États parties, des engagements et des devoirs en matière de mesures socio-économiques à prendre, ainsi que des mesures de prévention et de lutte contre la criminalité maritime. Elle prévoit, à cet effet, la création d’un fonds de sécurité et de sûreté maritimes « afin de rendre les États autonomes dans la prévention et la lutte » contre la criminalité maritime. Elle prend également en compte le développement de l’économie bleue à travers la pêche, l’aquaculture, le tourisme maritime, le développement des installations portuaires dans le but, non seulement de créer des emplois mais aussi d’assurer une exploitation raisonnée, judicieuse et pérenne des ressources disponibles.
Chaque État partie s’engage à poursuivre les efforts en prenant des mesures appropriées pour créer des emplois productifs, réduire la pauvreté et éliminer l’extrême pauvreté, à encourager la sensibilisation aux questions maritimes afin de créer les meilleures conditions de vie et de renforcer la cohésion sociale par la mise en oeuvre d’une politique juste, inclusive et équitable visant à résoudre les problèmes socio-économiques.
La Charte met en place un Comité des États parties, un fonds financier, des dispositions de règlement des conflits.

♦ Équivalent étranger : Lomé charter.