Glossaire

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

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Terme Définition
Neurotransmetteur

♦ Substance chimique permettant le transfert de l'inforation nerveuse d'un neurone à l'autre, en traversant la synapse (située entre deux neurones).
♦ Équivalent étranger : Neurotransmitter.

Neuston

♦ Définit l'ensemble des organismes dont la physiologie dépend directement de l'interface air-eau et, en particulier, du film de matière organique caractéristique de cette interface.
♦ Équivalent étranger : Neuston.

Neutralisme

♦ Définit deux espèces indépendantes et qui n'ont aucune influence l'une sur l'autre.
♦ Équivalent étranger : Neutralism.

Neutrocline

♦ Sol presque neutre au plan chimique.
♦ Équivalent étranger : Neutroclinous.

Neutrophile

♦ Espèces nécessitant un complexe absorbant saturé mais sans excès d'ions calcium (Ex : Urtica doica)

Niche écologique

♦ En 1917, Grinnell définit la niche comme l’ensemble des habitats nécessaires à une espèce qui existent dans son aire de distribution (notion de niche géographique et suprapopulationnelle). En 1927, Elton introduit dans le concept de niche les relations que les organismes entretiennent avec leur nourriture et leurs ennemis (compétition, prédation, parasitisme), (notion de niche fonctionnelle et populationnelle).

> En 1957, Hutchinson conçoit et modélise la niche écologique comme un hypervolume à n dimensions (notion de niche fonctionnelle, populationnelle et modélisée). Par exemple, la niche d’une essence forestière peut être représentée par les axes suivants : réserve utile du sol, pH, richesse en azote, précipitations annuelles, température, nombre de parasites défoliateurs, nombre d’insectes pollinisateurs...
Les axes définissant une niche écologique sont extrêmement nombreux et on ne peut pas tous les atteindre. Ainsi, on arrive à l’idée que la niche écologique concerne non seulement l’habitat d’une espèce, mais également ses relations avec les autres êtres vivants (parasitisme, prédation, compétition, associations...) ce que certains auteurs appellent son “métier”. On peut donc définir que la niche écologique est l’ensemble des paramètres qui caractérisent les exigences écologiques (climatiques, alimentaires, reproductives…) propres à une espèce vivante et qui la différencient des espèces voisines d’un même peuplement. Ces différents paramètres permettent à une espèce de former des populations viables. Le concept de niche écologique définit le rôle et la place d’un organisme dans le fonctionnement d’un écosystème. Hutchinson la définit comme l’ensemble des conditions dans lequel vit et se maintient une population (Hutchinson 1957). Il s’agit donc d’un hypervolume à « n » dimensions correspondant à la niche potentielle ou optimale d’une espèce. La niche réelle est plus restreinte par suite des interactions biotiques et abiotiques entre la population considérée et les autres populations locales.

> La niche représente la fonction qu’exerce une espèce dans un écosystème, où elle vit, ce qu’elle mange, son activité saisonnière. Elle est donc la place potentielle ou le rôle dans un écosystème donné dans lequel les espèces peuvent ou non avoir évolué. Niche écologique et habitat sont donc différents. Les préférences d’une espèce seront différentes selon que l’espèce est isolée ou doit cohabiter avec d’autres espèces.
 - Une niche écologique est dite potentielle (ou fondamentale) quand elle est représentée par l’ensemble des conditions de milieu nécessaires à l’espèce en l’absence de toute pression venant d’autres espèces. Elle correspond à l’expansion maximale que l’espèce peut atteindre.
 - Une niche écologique est dite réelle (ou réalisée) quand elle correspond à la portion de la niche potentielle qui est réellement occupée dans le biotope. Il faut donc pour cela que les conditions écologiques soient telles qu’une espèce, en compétition avec d’autres, puisse former des populations viables, ce qui veut dire également que la présence de compétiteurs rend une partie de la niche écologique inaccessible à une espèce donnée.

Deux espèces ayant les mêmes besoins, la même niche, ne peuvent cohabiter et l’une est éliminée au bout d’un certain temps. Il s’agit du principe de Gause ou d’exclusion compétitive. Deux espèces qui cohabitent ont donc des niches réalisées différentes, au moins en partie. Un changement des facteurs écologiques peut conduire à la régression voire à la disparition d’une espèce : 

  • Parce que le nouvel environnement forme une niche écologique différente pour cette espèce
  • Parce que les interactions compétitives avec les autres espèces sont modifiées.

♦ Équivalent étranger : Ecological niche.

Nidicole

♦ Espèce dont les jeunes ont besoin de soins parentaux, notamment en restant au nid et en étant alimentés par les parents.
♦ Équivalent étranger : Nidicolous.

Nidification

♦ Période de la reproduction pendant laquelle les oiseaux utilisent un nid pour pondre, couver leurs œufs ou les faire couver pour les espèces parasites comme dans le cas du Coucou.
♦ Équivalent étranger : Nesting.

Nidifuge

♦ Espèce dont les jeunes sont aptes à s'alimenter seuls quelques heures après la naissance.
♦ Équivalent étranger : Nidifugous.

Nitrophile

♦ Végétal se développant sur les sols riches en nitrates.
♦ Équivalent étranger : Nitrophilous.

Nitrophyte

♦ Plante des sols riches en nitrates.
♦ Équivalent étranger : Nitrophyte.

Niveau biotypologique

♦ Les communautés vivantes (ensemble d’espèces) et plus particulièrement les invertébrés benthiques, se succèdent de l’amont vers l’aval dans un écosystème d’eau courante en réagissant de façon similaire à un ensemble de facteurs morpho-dynamiques et à la température. Ces communautés sont distribuées le long d’un cours d’eau selon 10 niveaux typologiques théoriques.

> Deux méthodes sont utilisées pour évaluer le niveau typologique de chaque station :

  • Une méthode théorique (biotypologie théorique) de repérage des appartenances typologiques après détermination de l’ordre de drainage des tronçons de cours d’eau
  • Une méthode fondée sur la composition réelle (biotypologie observée) des communautés d’invertébrés benthiques.

> Le calcul de la biotypologie observée à partir du peuplement d’invertébrés est possible grâce à la connaissance du préférendum typologique (tp), de l’amplitude typologique (ta) et de la classe d’abondance (a) de chaque genre. Ainsi en ne retenant que les genres présentant une valence typologique définie, le niveau biotypologique observé se calcule d’après la formule :

BO = Σ (tp * a / ta) / Σ (a / ta)

   où    • tp  correspond au préférendum typologique,
             • ta  à l'amplitude typologique
             • a  à la classe d’abondance de chaque genre

> Le calcul du niveau typologique théorique se décompose suivant trois séries de paramètres :

  • La composante thermique (T1) qui prend en compte la moyenne des températures maximales des 30 jours consécutifs les plus chauds (θ en °C)
  • La composante trophique (T2) avec la distance à la source (d0 en km) et la dureté calcomagnésienne de l’eau (D en mg / L)
  • La composante morphodynamique (T3) qui considère la section mouillée à l’étiage (Sm en m²), la pente du lit (p en ‰) et la largeur du lit mineur (l en m).

Le type théorique se calcule grâce à la formule suivante :

NTT = 0,45 T1 + 0,30 T2 + 0,25 T3

    où   • T1 = 0,55 θmax - 4,34
             • T2 = 1,17 [ln (d0 . D / 100)] + 1,50
             • T3 = 1,75 [ln (Sm / (p . l²) .100)] + 3,92

♦ Équivalent étranger : Biotypologic level.

Niveau de perception

♦ Correspond à certains types d'organisation biologique pouvant être représentés à différentes échelles d'expression cartographique. 

  • Niveau continental >> Échelle de l'ordre du 1 / 10.000.000 
  • Niveau régional >> Échelle du 1 / 1.000.000
  • Niveau du secteur >> Échelle de l'ordre du 1 / 100.000 
  • Niveau du biotope >> Échelle du 1 / 10.000
  • Niveau stationnel >> Échelle du 1 / 5.000

♦ Équivalent étranger : Level of perception.

Niveau trophique

♦ Définit un groupe d'organismes qui obtiennent leur énergie de la même composante de la chaîne alimentaire d'une communauté biologique. Par exemple, les producteurs primaires, qui sont principalement des végétaux et les herbivores qui s'en nourrissent. Les espèces de haut niveau trophique (secondaire ou tertiaire) sont susceptibles de présenter un plus haut niveau de risque d'extinction en raison de la fragmentation des habitats parce qu'elles ont besoin de surfaces d'habitats plus grandes ou sont sensibles aux perturbations se produisant au-dessous d'elles.
Le degré d'impact est lié à la complexité de la chaine alimentaire concernée. Les producteurs primaires et les détritus ont un niveau trophique minimal égal à 1, les consommateurs primaires occupent le niveau trophique 2 et les consommateurs secondaires sont de niveau trophique 3, les grands prédateurs présentent des échelons de 4 ou 5. En milieu marin, les niveaux trophiques des consommateurs ne correspondent pas à des nombres entiers, du fait de leur comportement opportuniste.

Le niveau trophique moyen du consommateur j se calcule à l’aide de la formule suivante :

τj = 1 + Σi (DCij x τi)

    où   •  τi est le niveau trophique fractionnel moyen de la proie i
             •  DCij est la fraction représentée par i dans l’alimentation de j
             •  Σi représente la somme sur toutes les proies i.

♦ Équivalent étranger : Trophic level.

Nivicole

♦ Propre aux biotopes enneigés.
♦ Équivalent étranger : Nivicolous.