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« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

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Terme Définition
Incertitude

♦ Terme utilisé pour décrire l'absence de garantie à propos de quelque chose ou de quelqu'un.

> L'incertitude existe à chaque fois qu'il y a un doute sur un événement, une partie d'information, ou l'aboutissement d'un processus. Elle peut être attribuée à deux sources : la variabilité du processus (variabilité inhérente) et la connaissance incomplète. La probabilité est utilisée pour quantifier l'incertitude. Contrairement au risque, l'incertitude suggère une probabilité inconnue d'occurrence. Elle peut résulter d'un manque d'information ou d'un désaccord avec ce qui est connu et provenir de diverses sources, erreurs quantifiables, concepts définis ambigus, projections incertaines du comportement de la société. L'incertitude est également l'expression de la méconnaissance du climat futur. Pour un écosystème, l'incertitude désigne le degré de méconnaissance de son avenir. Elle peut résulter d'un manque d'information ou d'un décalage entre ce qui est connu et ce qui pourrait l'être. L'incertitude caractérise la plupart des processus d'évaluation et de gestion et les politiques ayant des conséquences imprévisibles. Lorsqu'il s'agit d'évaluer un risque, l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis, par exemple, définit l'incertitude comme « l'incapacité à savoir avec certitude - qui est souvent due à des données incomplètes » (http://www.epa.gov/riskassessment/).
Dans l'Évaluation des écosystèmes pour le Millénaire, l'incertitude est définie comme « une expression du degré auquel une condition future (d'un écosystème, par exemple) est inconnue. L'incertitude peut être issue d'un manque d'information ou d'un désaccord sur ce que nous savons ou ce qu'il est possible de connaître » (MEA, 2003).

> L'incertitude peut avoir différentes sources, allant d'erreurs quantifiables dans les données et de projections incertaines du comportement humain aux terminologies ambigües. Les mesures de l'incertitude peuvent donc être représentées par des échelles quantitatives (exemple, une fourchette de valeurs calculées par différents modèles) ou par des déclarations qualitatives (exemple, l'avis d'une équipe d'experts) (MEA, 2003). Plusieurs systèmes de nomenclature ont été développés pour décrire les différents types d'incertitudes. Funtowitz & Ravetz (1990) ont, par exemple, exploré les différences entre trois types d'incertitudes :

  • L’inexactitude >> Correspond au niveau d'incertitude technique impliquant des erreurs aléatoires et systématiques dans des quantités empiriques ;
  • La faillibilité >> Liée à des incertitudes méthodologiques comme une compréhension incomplète ou des approximations faites lors de la description des caractéristiques structurelles et fonctionnelles du système étudié ;
  • La frontière avec l’ignorance >> Fait référence à un niveau épistémologique d'incertitude, c'est-à-dire des omissions de processus ou de paramètres par ignorance.

> Par ailleurs, on peut également définir différents types d'incertitudes dans les urgences environnementales (source : http://www.nusap.net) :

  • Institutionnelle >> Fait référence au rôle et aux actions des institutions et de leurs membres. Elle découle de la diversité des cultures et des traditions, des missions et des valeurs divergentes, des structures et des styles de travail différents parmi le personnel des différentes organisations. Une haute incertitude institutionnelle peut entraver la collaboration ou la compréhension entre les agences et peut rendre difficile la prévision des actions institutionnelles.
  • Légale >> On l'observe lorsque les agents doivent prendre en compte les implications futures de la responsabilité personnelle de leurs actions (ou inactions). Une incertitude légale forte peut entraîner des réponses défensives au moment de la prise de décision et du partage de l'information. L'incertitude légale peut également jouer un rôle lorsque la prédiction des actions des acteurs est conditionnée à la clarté ou à un cadre légal permettant de prédire les conséquences d'actions particulières. 
  • Morale >> L'incertitude morale apparaît lorsqu'il existe des problématiques morales sous-jacentes à certaines actions ou inactions. L'incertitude morale est liée aux traditions éthiques d'un pays donné, qu'elles soient ancrées ou non dans la législation (normes juridiques et sociales, les valeurs morales partagées, etc.), les caractéristiques psychologiques des décideurs politiques, leur statut social ou leur rôle professionnel. L'incertitude morale est typiquement haute lorsque les dimensions morales et éthiques d'un problème sont centrales et que les participants ont une bonne compréhension des impératifs moraux en jeu.
  • Propriété >> Apparaît asymétrique entre les utilisateurs potentiels d'une information et la connaissance sur un problème. Certaines personnes ou certains groupes ont des informations que d'autres n'ont pas et peuvent en revendiquer le contrôle. L'incertitude de propriété est haute lorsque la connaissance joue un rôle-clé dans l'évaluation mais n'est pas partagée largement entre les participants.
  • Scientifique >> L'incertitude scientifique est issue des dimensions techniques et scientifiques d'un problème et est intrinsèque au processus d'évaluation du risque et des prévisions.
  • Situationnelle >> L'incertitude situationnelle fait référence à la situation dans laquelle une personne est responsable de la gestion d'une crise, soit dans sa phase de préparation et de planification, soit dans le cas d'une crise réelle. Cela fait référence aux comportements individuels et aux interventions personnelles en temps de crise et représente ainsi une forme d'intégration des six autres types d'incertitude. Ce faisant, cela a tendance à combiner les incertitudes auxquelles il faut faire face dans une situation donnée ou lors d'un problème particulier. L'incertitude situationnelle élevée est caractérisée par des situations dans lesquelles les décisions individuelles jouent un rôle substantiel et qu'il existe une incertitude à propos de la nature de ces décisions.
  • Sociétale >> Elle apparaît lorsque plusieurs communautés (avec différentes valeurs, caractéristiques sociétales et normes) ont des approches différentes de la prise de décision et de l'évaluation. L'incertitude sociétale est haute lorsqu'une situation implique une collaboration substantielle entre des groupes caractérisés par un style de prise de décision différent.

♦ Équivalent étranger : Uncertainty.

Incertitude des connaissances

♦ Est relative au manque de compréhension des événements et des processus ou au manque de données avec lesquelles les conclusions peuvent être tirées. Un tel manque de connaissances est réduit avec des informations complémentaires. L'incertitude des connaissances est également parfois appelée incertitude épisystémique.
♦ Équivalent étranger : Knowledge uncertainty, epistemic uncertainty.

Incertitude radicale

♦ Décrit les situations où l'éventail de conséquences potentielles d'une action est inconnu, par opposition à l'incertitude de savoir si une conséquence connue (possible) arrivera ou pas.
♦ Équivalent étranger : Radical uncertainty.

Incitation négative

♦ Mécanisme défini pour dissuader de conduire des activités préjudiciables à la biodiversité, comme, par exemple, le risque d'une verbalisation en cas d'atteinte à un élément naturel. Une incitation négative décourage les personnes à se comporter d'une certaine façon.
♦ Équivalent étranger : Negative incentive.

Incitation positive

♦ Tout facteur (financier ou non financier), qui permet ou motive une action particulière, ou constitue une raison pour préférer un choix sur des alternatives. Une incitation positive encourage les personnes à se comporter d'une certaine façon.
♦ Équivalent étranger : Positive incentive.

Indéhiscent

♦ Organe qui ne s'ouvre pas à maturité.
♦ Équivalent étranger : Indehiscent.

Indicateur

♦ 1. Témoin de progrès (ou de l'absence de progrès) dans la réalisation d'objectifs ; moyen de mesurer les réalisations effectives au regard des prévisions sur les plans de la quantité, de la qualité et de la rapidité. Il s'agit d'une variable quantitative ou qualitative qui permet d'évaluer de manière simple et fiable la réalisation, le changement ou la performance.

    2. Composant ou mesure d'un phénomène écologique, pertinent, utilisé pour décrire ou évaluer des conditions ou des changements environnementaux ou pour définir des objectifs environnementaux. Les indicateurs sont des mesures sélectionnées qui permettent l'observation des conditions, des tendances et des changements. Ils permettent de mesurer si un résultat énoncé a été réalisé, et jusqu'à quel degré et de quantifier l'amplitude et le degré d'exposition à un stress, ou le degré d'une réponse écologique à cette exposition et doivent fournir une méthode simple et efficiente pour examiner la composition écologique, la structure et la fonction de systèmes écologiques complexes.

> Un bon indicateur possède les qualités suivantes :

  • Identifiable >> Il est facile à identifier et facile à mesurer, à suivre et permet de détecter les changements des conditions écologiques et environnementales
  • Valide >> La mesure représente ce qu'elle est censée mesurer
  • Fiable >> La mesure est constante dans le temps et dans l'espace 
  • Sensible >> La mesure peut déceler l'ampleur et la direction du changement au cours de la période.

Il doit pour cela :

  • Être Simple et utilisable par le plus grand nombre
  • Être Robuste, la mesure devant être possible même en conditions défavorables
  • Avoir du Sens, et refléter réellement les variations du phénomène qu'il est censé synthétiser
  • Être Quantifiable, il est capable d'enregistrer et d'analyser dans des termes quantitatifs ou qualitatifs, capable de mesurer aussi les causes et les conséquences ; cette mesure doit pouvoir être obtenue à un coût peu élevé
  • Être Synthétique, il met en évidence les liens entre les différentes composantes du système étudié
  • Être Précis, il fournit une indication qui signifie la même chose et est compréhensible pour tous
  • Être Logique, il ne change pas avec le temps, ce qui fait que le même phénomène peut être mesuré à intervalles de temps
  • Être Sensible, il change de manière proportionnelle avec les changements réels du facteur mesuré
  • Être Comparable, les données obtenues doivent pouvoir être comparées à d'autres obtenues sur d'autres sites ou dans de mêmes conditions d'expérimentation
  • Être Pratique, basé sur une collecte de données en temps opportun, et à coût raisonnable
  • Être Utile, pour la prise de décisions, et pour tirer les enseignements pour une meilleure planification et mise en œuvre.

Plus généralement et plus simplement, il est demandé à un indicateur de satisfaire au test SMART (Specific, Measurable, Attainable, Relevant, Timely, soit spécifique, mesurable, atteignable, pertinent et temporellement défini). Les indicateurs quantitatifs mesurent une quantité, pouvant en particulier faire l'objet d'un énoncé statistique. Pour un indicateur qualitatif, tous les termes ont besoin d'être clarifiés et/ou des critères spécifiés pour assurer la validité et la fiabilité des mesures (par exemple, niveau de satisfaction des visiteurs d'une aire protégée).

> Un indicateur n'est pertinent que par rapport à un état passé (état de référence) et un état futur (objectif). Son interprétation dépend des échelles de temps et d'espace de l'évaluation. Ces éléments doivent donc impérativement être pris en compte lors de l'élaboration d'un indicateur. Les indicateurs biologiques ne sont pas toujours suffisamment sensibles sur de courtes périodes. De nombreux projets se déroulent sur des laps de temps n'excédant pas cinq ans, alors que la faune et la flore présentent parfois des réponses à un changement dans les écosystèmes au bout de plusieurs années. Ceci justifie la mise en place de suivis à très long terme afin de tenir compte des variations inhérentes à la population étudiée, qui ne sont pas liées à l'application de mesures de gestion. Ils sont donc parfois très coûteux à mettre en place car ils peuvent demander le recours à des techniques particulières ou à des spécialistes ou à des groupes concernés. Ils peuvent ainsi se révéler difficiles à mettre en œuvre dans le cadre des activités quotidiennes des agents dans les aires protégés. Ils doivent donc être sélectionnés en prenant en considération cet élément. Les bonnes espèces indicatrices sont celles qui se montrent plus sensibles à des changements environnementaux que les autres, et qui répondent rapidement et systématiquement aux stress environnementaux ou aux modifications. Les oiseaux sont de bons indicateurs de la qualité d'un habitat dans une variété d'écosystèmes car ils peuvent être sensibles à une variété de facteurs physiques et biologiques, incluant les niveaux de production primaire et secondaire dans les écosystèmes, la structure et la diversité spécifique de la végétation, la taille et la connectivité des taches d'habitat. Choisir l’indicateur le plus pertinent pour des études faunistiques ou floristiques et le mettre en place

> Par sa présence, chaque espèce ou groupe d'espèces apporte des informations sur la situation écologique d'une zone donnée et sur le niveau de stress auquel est soumis l'écosystème. Il se peut que plusieurs composantes indicatrices puissent être suivies pour répondre à un même objectif. Il faut choisir l'indicateur le plus pertinent par rapport à ce que l'on veut mesurer, c'est-à-dire celui qui est susceptible d'apporter un maximum de données pour répondre à l'objectif, tout en restant réalisable compte tenu des moyens dont dispose le gestionnaire. Si l'indicateur se situe au niveau spécifique, les différentes espèces choisies doivent être caractéristiques d'un certain type de milieu et sensibles à l'évolution de ce dernier.

> Certains indicateurs ou espèces cibles sont couramment utilisés dans les espaces naturels. Le gestionnaire doit s'en inspirer et choisir des composantes sur lesquelles des études ont été menées ou sont en cours à l'échelle d'un site ou d'un territoire plus vaste (par exemple, études relatives à des espèces ou des habitats rares et menacés suivis à une échelle nationale). Lorsque le suivi porte sur l'impact des opérations de gestion, les indicateurs doivent se rapporter le plus étroitement possible aux changements physiques ou biologiques dus à la gestion et concerner les différents compartiments de l'écosystème aux divers niveaux d'organisation. Les mesures doivent être réalisées à partir d'indicateurs provenant de diverses disciplines (faune, flore, paramètres abiotiques), une mesure de gestion pouvant être favorable à un groupe d'espèces et défavorable à un autre. Aussi chaque indicateur doit-il être choisi avec soin. Les indicateurs seuls ne sont pas suffisants pour mettre en évidence le bien-fondé des interventions de conservation. Ils doivent s'inscrire dans un processus complet qui les lie aux buts du projet, aux objectifs et aux activités.

On peut distinguer plusieurs types d'indicateurs :

> Indicateurs liés aux espèces communes
Les espèces communes présentent certains atouts méthodologiques :

  • Elles ont une large distribution, ce qui permet d'échantillonner une grande diversité d'habitats et de séparer les effets des habitats et des mesures de protection, en échantillonnant à la fois espaces protégés et non protégés
  • Les variations de leurs effectifs, par définition, élevés, sont plus facilement interprétables que celles des espèces rares, sujettes à des variations aléatoires.

> Indicateurs appliqués aux écosystèmes
On peut distinguer trois catégories de variables dans un écosystème : des variables de composition, de structure et de fonctionnement.

  • Les indicateurs de composition d'un écosystème portent sur les types de paysage, les types d'habitats, les communautés, les espèces, les éléments intraspécifiques
  • Les indicateurs de structure qui décrivent l'assemblage physique des éléments du système : modèle de paysage, structure et hétérogénéité des habitats, etc. Ils signifient qu'il existe des structures paysagères ayant un effet important sur la biodiversité et qui permettent donc de renseigner sur l'état de cette dernière de manière indirecte
  • Les indicateurs de fonctionnement qui décrivent les processus intervenant dans l'écosystème : régime hydrologique, tendances d'utilisation des terres, interactions entre espèces, etc.

♦ Équivalent étranger : Indicator.

Indicateur d’état

♦ Se rapporte à la qualité et la quantité de la diversité génétique, spécifique et écosystémique.
Les indicateurs d'état peuvent être des comptages de populations d'oiseaux ou des mesures de l'étendue ou de la qualité de l'habitat dont ces oiseaux ont besoin. Ils cherchent à renseigner l'état de santé de la biodiversité de manière directe en s'intéressant aux différentes entités du vivant. Ceci explique pourquoi on peut parler d'indicateurs directs. Ils précisent la situation écologique, physique, socio-économique d'un milieu à un instant donné ainsi que les changements d'état dans le temps ; exemple : taux de salinisation des terres.

> Un indicateur ne doit être mobilisé et interprété qu’avec précaution. Il a été développé dans un contexte particulier pour un usage particulier. Un indicateur est un élément quantitatif qui vise à alimenter le débat et non à le remplacer ; il doit toujours être replacé dans la perspective plus large d’une analyse qualitative par ses utilisateurs.

♦ Équivalent étranger : Status indicator.

Indicateur d’intégrité de la diversité biologique

♦ Fournit un bilan synthétique, intuitif de haut niveau pour le public et les politiques. Il peut également être désagrégé spatialement ou par groupes taxonomiques pour répondre aux besoins d’information des différents utilisateurs, fournissant ainsi des éléments transparents et crédibles. L’indicateur opère àu niveau des espèces et est fondé sur les changements d’abondance plutôt que sur les changements de richesse provoqués par l’extinction des espèces.
L’indicateur utilise des données spatiales sur la richesse spécifique et sur les activités humaines par type d’écosystème afin de pondérer les estimations de la réduction de l’abondance des espèces les mieux connues sous une gamme d’usages de la terre. Ces données sont fournies par des experts de chaque taxon. Le résultat est une valeur pour une aire spatiale particulière, avec un intervalle de confiance. L’indicateur est une moyenne pondérée tenant compte de la richesse et de la superficie de l’impact sur la population pour un ensemble d’utilisation des terres, pour des groupes déterminés d’organismes sur un territoire donné. Si l’impact sur la population (Iijk) est défini comme la population relative du taxon i (en comparaison avec un état de référence) dépendant d’une activité d’utilisation de la terre k dans l’écosystème j , alors BII donne la fraction moyenne restant des populations de toutes les espèces considérées :

BII 1

où    • Rij = Richesse (nombre d'espèces) du taxon i dans l’écosystème j
         • Ajk = Surface de l’utilisation de la terre dans l’écosystème j

BII peut être désagrégé en niveaux successifs de detail le long de différents axes. Par exemple, le caractère intact d’un groupe taxonomique particulier i, et pour un taxon particulier i dans un écosystème donné j sont respectivement donnés par :

BII 2

 Il faut noter que Iijk est compris entre 0 and 1, mais peut prendre des valeurs supérieures à 1 sous certaines. Par exemple, une culture augmente considérablement les populations de certaines catégories d’oiseaux, comme les granivores, en comparaison d’aires naturelles. De même, les frugivores sont favorisés dans les environnements urbains.

  • Iijk est une matrice d’estimation de la fraction de populations originales de taxons spécifiques qui se maintiennent avec une activité d’utilisation donnée dans un écosystème particulier. Alors que Iijk peut en principe être mesuré exactement, les données nécessaires sur les populations de chaque espèce pour le faire ne sont souvent disponibles que pour quelques espèces dans quelques sites. L’avis d’expert est ici nécessaire.
  • Rij est la richesse spécifique par grands taxons (plantes, mammifères), et par type d’écosystèmes. Les données de richesse spécifique sont typiquement disponibles comme les dénombrements totaux des espèces par écosystème et une hypothèse est faite que chaque espèce est présente dans toute l’étendue de l’écosystème type.
  • Ajk est la surface d’une utilisation particulière de la terre sur un écosystème spécifique, défini en superposant une carte d'utilisation des terres sur une carte de type d'écosystème.

♦ Équivalent étranger : Biodiversity Intactness Index (BII).

Indicateur de potentialité écologique

♦ Évalué selon les mêmes critères que l'indicateur de suivi écologique, il ne repose que sur des inventaires partiels d'un site.
♦ Équivalent étranger : Ecological potentiality index.

Indicateur de pression

♦ Il reflète la pression exercée par les activités humaines et/ou les processus naturels qui provoquent des changements sur le milieu ; exemple : indicateurs de superficie des terres affectées par la salinisation, liés aux effets de l'activité humaine et des variations climatiques sur la qualité des sols. Utilisé pour identifier et trouver la source des menaces majeures sur des populations d'oiseaux.
Par exemple : les taux d'expansion agricole, la surexploitation et la pollution.
♦ Équivalent étranger : Pressure indicator.

Indicateur de qualité écologique

♦ Fondé sur des inventaires de terrain qui permettent une évaluation de la qualité écologique d'un site. Il est défini à partir de données obtenues au cours de campagnes d'inventaires se prolongeant sur plusieurs jours. Un indicateur à paramètre unique établit la valeur d'une grandeur à partir d'une unité de mesure unique. Cette unité peut être l'espèce, l'individu, le gène ou l'interaction.
L'indicateur à paramètre unique le plus utilisé pour mesurer la biodiversité est la richesse spécifique qui se résume au nombre d'espèces présentes dans un écosystème, un pays ou la biosphère.
L'indicateur composite est l'opposé de l'indicateur à paramètre unique puisqu'il implique l'utilisation d'au moins deux unités de référence. Compte tenu du niveau de connaissances disponibles, les unités de référence retenues sont le nombre d'espèces et l'abondance au sein de chaque espèce.
La combinaison de ces deux unités permet de calculer la diversité spécifique qui peut être approchée à partir des indices de Shannon ou de Simpson.
♦ Équivalent étranger : Ecological quality index.

Indicateur de réponse

♦ Illustre l'état d'avancement des mesures prises en faveur de la restauration, de la protection et/ou de la gestion des écosystèmes et de la biodiversité. Exemples : les zones protégées, le nombre de sites, la surface des sites ou l'efficacité de gestion des zones protégées. Il permet d'évaluer les efforts consentis ou qui doivent être mis en place par la société pour résoudre un problème environnemental. Les réponses sont uniquement liées aux politiques mises en œuvre par la société ; exemple : remise en état des terres.
♦ Équivalent étranger : Response indicator.

Indicateur du changement climatique

♦ Un bon indicateur doit répondre aux conditions suivantes :

  • Spécificité >> Dans quelle mesure l'indicateur est-il spécifique au changement climatique en tant que pression unique ou est-il affecté par un certain nombre d'autres pressions (exploitation, pollution, espèces envahissantes, etc.) ?
  • Sensibilité >> Dans quelle mesure l'indicateur est-il sensible au changement climatique, c'est-à-dire la pente de la relation entre une mesure du changement climatique par rapport à la réponse de l'indicateur est-elle peu importante ou importante ?
  • Réactivité >> Y a-t-il un décalage dans la réactivité des indicateurs après un changement de pression (changement climatique) ? Si oui, combien de temps, décalage (années, décennies) ?
  • Base théorique >> Quelle est la force de la base théorique sous-jacente à l'indicateur, c'est-à-dire que l'indicateur est-il fondé sur un corpus théorique, des séries empiriques ou chronologiques de données permettant une fixation réaliste des objectifs ?

♦ Équivalent étranger : Indicator of climate change.

Indicateur proxy ou indicateur de remplacement

♦ N'est pas une mesure directe du résultat énoncé, mais une mesure indirecte de la situation. Il est utilisé lorsque des mesures plus directes ne sont pas disponibles du fait de l'absence d'information ou de la complexité de la situation. Il est donc fondé sur une supposition à propos du comportement de certains phénomènes en rapport avec le résultat énoncé. Il est alors spécifique au contexte et peut être quantitatif, qualitatif ou combiné.
♦ Équivalent étranger : Proxy indicator.